Les récentes rencontres entre les différentes composantes de la rébellion et les représentants des autorités maliennes à Alger ont été annoncées et accueillies par les personnes de bonne volonté du pays comme le début d’un processus devant aboutir à la fin des hostilités dans le septentrion malien. La montagne n’a pas accouché d’une souris cette fois-ci fort heureusement.
Les promesses faites ont été tenues à la rencontre d’Alger. Il s’agit donc d’une étape particulièrement importante dans le cadre de la gestion de la rébellion dans le Nord-Mali qu’il convient de continuer à gérer avec délicatesse cette question dont le règlement définitif est à l’actif de tous les Maliens épris de paix et de justice.
L’espoir d’alger
La rencontre d’Alger, ouverte le jeudi dernier, a pris fin le samedi. Comme nous l’avions dit dans une de nos précédentes parutions, cette concertation a réuni toutes les parties concernées par le conflit armé ainsi que l’ambassadeur d’Algérie au Mali. Elle a posé, comme nous l’avions dit, les jalons d’un processus devant véritablement entériner la paix durable dans le septentrion malien.
Nous annoncions, en effet, qu’il y avait beaucoup d’espoir autour de cette rencontre en terme d’efforts de part et d’autre afin de trouver une solution durable à cette crise qui, cette fois-ci, a trop duré avec des cas d’attaques interminables et des captures de militaires par des éléments de la rébellion.
Ces situations avaient d’ailleurs mis beaucoup de Maliens dans tous leurs états et cela est compréhensible quand on sait qu’il n’est pas du tout facile d’être patient et compréhensif à un moment où des Maliens sont en train de rendre la vie insupportable pour d’autres Maliens. Mais, jusqu’à la preuve du contraire, tout est bien qui finit bien, peut-on dire.
Au regard des convergences de vues, les participants à la rencontre, on peut le dire, ont comblé les attentes des populations, notamment de la frange qui est animée de bonne volonté, parce soucieuse de l‘avenir des populations vivant dans le septentrion malien et du Mali en général, puisque tous sont unanimes que sans paix, pas de développement harmonieux et durable.
Le règlement pacifique
La voie du règlement pacifique de la rébellion n’est pas facile et prend du temps, mais elle est sans doute la plus sûre et la plus durable en terme de gestion des conflits armés. C’est cette approche qui a été privilégiée par les autorités maliennes, notamment le président de la République.
Si l’on ne peut d’emblée crier victoire, force est de constater que les débuts sont encourageants, puisque, contrairement à ce disaient de mauvaises langues, la montagne n’a pas accouché d’une souris.
En effet, loin d’une énième échec des négociations, la rencontre d’Alger a été celle de la renaissance de l’espoir pour un Mali, où règne la paix sociale, gage des progrès socio-économiques.
Les acquis de la rencontre d’Alger
Ainsi, les acquis de cette rencontre sont nombreux avec les engagements pris par la rébellion au terme des concertations relatifs à la libération de tous les otages, la cessation des attaques entre autres. Cela ouvre du coup la voie à la réunion des conditions de la paix durable dans le Nord-Mali.
Toute chose qui annonce le triomphe du dialogue sur la violence gratuite de nature à compromettre les efforts de développement engagés par les autorités maliennes et qui sont estimés à plusieurs milliards de francs CFA d’investissements.
Les domaines concernés sont nombreux et prennent en compte entre autres: la création des opportunités d’emploi pour les chômeurs, le développement des infrastructures et le développement des activités économiques.
La marche vers l’équité
Au-delà même de la réponse aux attaques, il s’agit des efforts du gouvernement tendant à compenser tant soi peu les écarts en terme de développement du fait des conditions climatiques défavorables. C’est une manière pour les autorités d’éviter les frustrations d’une partie de la population malienne.
Heureusement que les efforts de développement sont engagés également dans les autres régions du pays, même si les quota ne sont pas les mêmes pour le même souci d’équité. Mais, ces efforts ne peuvent être que progressifs. Il faut donc de la patience, un esprit d’ouverture et beaucoup de compréhension pour faire bouger les choses. Cela semble être compris par les uns et les autres.
Ainsi, le dénouement cette rencontre a démontré que les efforts n’ont pas été vains, de même que la conviction que le règlement de la crise au nord du Mali pouvait bien se faire par le dialogue et la concertation pour la réunion des conditions d’une paix durable dans cette partie du Mali.
La nécessité du respect des engagements
A présent, il importe que les parties prenantes à la réunion mettent tout en œuvre pour respecter les engagements pris conformément aux clauses de l’accord intervenu entre eux. Ils ne doivent considérer que l’intérêt supérieur de la nation, l’avenir et la prospérité des autres compatriotes n’ayant d’autre souci que celui d’un mieux être.
En effet, si tous travaillent à péréniser les acquis, c’est le Mali entier qui y gagnera. Les habitants des régions du nord ainsi que les plus hautes autorités du pays avaient besoin de retour de la paix pour que se poursuivent les efforts de développement pour un Mali qui gagne, où il fait bon vivre. C’est de cela que tous tireront profit.
Et il semble que tous l’aient à présent compris.
Moussa SOW
01 septembre 2008