Après la remise des conclusions du Comité d’Appui à la Réforme Institutionnelle (CARI), dirigé par Daba Diawara, place maintenant au vrai renouveau de l’action publique. Celui-ci passe par la démission de Modibo Sidibé de la tête du gouvernement et la composition d’une nouvelle équipe, dans laquelle Daba Diawara devrait nécessairement figurer.
L’Assemblée Nationale attend impatiemment le projet de réformes politiques d’ATT. Elle l’attend pour l’amender, le corriger, le toiletter et le rendre plus digeste et mieux compréhensible, avant le referendum annoncé pour le dernier trimestre de l’année 2010.
C’est donc une course contre la montre, parce que le temps est relativement compté pour permettre aux députés un examen minutieux du texte fondamental, qui exige d’eux de multiples écoutes et surtout ponctualité, assiduité et grande rigueur au sein de la Commission qui sera saisie au fond.
Il s’agira sans doute de celle des Lois Institutionnelles, de la Législation, de la Justice et des Institutions de la République, présidée par Mme Camara Saoudata Dembelé du MPR.
Le Président de la République ne pourra pas envoyer le texte sur la table de l’Assemblée Nationale sans lui donner une forme et un corps, c’est à dire élaborer les articles, les uns après les autres, chapitre après chapitre, institution après institution.
S’y ajoute la motivation des changements souhaités et des rajouts. C’est ce projet de Constitution, élaboré par Daba Diawara, qui devra être adopté d’abord en Conseil des ministres avant d’être acheminé sur l’Hémicycle, auprès duquel ATT devra obligatoirement désigner pour le représenter un membre du gouvernement pour défendre le texte. Tout le monde est unanime pour dire que Daba Diawara est le mieux placé pour cette mission. Il faut donc un réaménagement ministériel pour lui faire une place. En outre, la volonté réaffirmée du chef de l’État de rouvrir son gouvernement à l’opposition est manifeste.
Il s’agit donc de faire un grand ménage qui emportera, en premier lieu, le chef du gouvernement, Modibo Sidibé, déjà essoufflé. Il a montré ses limites, pour reprendre l’expression du Dr Harouna Sissoko du Front pour le Développement du Mali (FDM). Le président ATT n’a-t-il lui même pas confié, la semaine dernière, au collectif des députés Indépendants: «Le gouvernement m’a déçu»?
Le compte à rebours a donc commencé pour départ de « l’énigmatique » Modibo Sidibé. Dans les hautes sphères de l’Etat, le nom qui revient le plus pour lui succéder est celui de Mme Diakité Fatoumata N’Diaye, une femme humble, compétente et discrète.
Son parcours en est un témoignage éloquent: Commissaire à la promotion des femmes, plusieurs fois ministre, notamment de la Santé et du Développement social, puis Médiateur de la République et Secrétaire générale du gouvernement depuis le 29 avril 2009.
Tout comme Modibo Sidibé, elle était au centre des décisions dans la décennie Alpha Oumar Konaré. Actuellement, également, elle se trouve à un niveau de responsabilités très stratégique pour l’État (Secrétaire générale du gouvernement). Elle et Modibo Sidibé ont à peu près le même parcours et la même connaissance de l’Etat républicain.
Mme Diakité est réputée être une parente proche du président Konaré. Mais c’est surtout pour sa compétence qu’ATT, aussi bien qu’Alpha, lui ont fait confiance pour des postes de responsabilité. De là à croire qu’elle a davantage mûri et pris assez d’épaisseur pour occuper le fauteuil « primatorial »?
A suivre.
Chahana Takiou
Le 22 Septembre du 26 Avril 2010.