Bilan : une vingtaine de morts et de nombreux blessés. Le spectre de la guerre civile a longtemps plané sur la République Démocratique du Congo, un pays qui abrite une forte colonie malienne et qui, pour la première fois de son histoire, venait d’organiser des élections générales.
En définitive, le pire a été évité. Le calme s’est progressivement installé à Kinshasa. Occasion saisie par le chef de l’Etat-major général des forces armées congolaises, le lieutenant général Kisempia Sungilanga, de faire le point sur la situation sécuritaire du pays.
Au cours de cette rencontre avec la presse, le chef d’Etat-major général des armées a réaffirmé l'”apolitisme et la neutralité de l’armée”, tout en insistant sur la discipline qui doit, selon lui, caractériser l’armée congolaise.
Aussi, pour éviter un événement débordement venant des casernes, le lieutenant général Kisempia, au nom du commandement militaire suprême, a énoncé un train de mesures.
Selon l’officier supérieur, aucun militaire n’est autorisé à se promener avec arme, seuls les militaires en mission de service et munis d’un ordre de mission dûment signé par le commandement ont la latitude de circuler en ville avec leurs armes pour accomplir la mission qui leur est confiée.
Les commandants de toutes les unités de la garnison de Kinshasa, c’est-à-dire les gardes des autorités politiques et militaires, les commandants de la région militaire Ville de Kinshasa, les unités de la Base logistique de Kinshasa, toutes les unités rattachées au ministère de la Défense nationale et de l’Etat-major, “sont directement et personnellement responsabilisés pour l’application de ces consignes“.
Le chef d’Etat-major général des forces armées congolaises a lancé un avertissement en ces termes : “tout militaire, quel que soit son rang et sa position professionnelle, qui violerait ces consignes, sera immédiatement interpellé et déféré devant la justice militaire“.
Par ailleurs, le Lieutenant général Kisempia Sungilanga a salué la Communauté internationale pour son accompagnement et son appui lors du processus électoral au Congo.
L’officier supérieur a également salué à sa juste valeur l’appui “ferme” de la communauté internationale pour le “rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble de notre territoire national parfois au prix du sacrifice suprême“.
Occasion pour le patron de l’armée congolaise d’évoquer, par ailleurs, les péripéties de la “refondation” de l’armée congolaises qui, a-t-il indiqué, soutient sans faille les institutions légales du pays.
Le chef de l’Etat-major général, à titre de rappel, a évoqué les Accords de cessez-le-feu de Lusaka de juillet 1999 qui prévoyaient, entre autres, la création d’une Armée Nationale, Restructurée et Intégrée.
Ensuite, il y a eu l’accord global et Inclusif signé à Pretoria le 17 décembre, lequel prévoyait dans son article VI, la refondation de cette armée par un mécanisme militaire appelé “Réunion des Etats-majors“. Plusieurs autres mesures vont suivre.
Il s’agit, entre autres, de l’adoption d’une loi, le 12 novembre 2003, portant organisation générale de la Défense et des forces armées de la République Démocratique du Congo.
Pour boucler cette série de réformes, la Constitution congolaise promulguée le 18 février 2006 accorde une place prépondérante à l’Institution militaire. Ainsi, cette Constitution réaffirme les principes généraux d’organisation des Forces armées de la République Démocratique du Congo.
Dans ce cadre, l’armée congolaise réaffirme “haut et fort son impartialité mais aussi son respect des institutions légitimes qui seront issues des élections libres démocratiques et transparentes…“.
Evoquant les événements du 20 août dernier, le chef d’Etat-major général a fait la genèse des affrontements qui, selon lui, ne se justifient pas dans la capitale, plus précisément dans la commune de la Gombe.
C.H Sylla
28 août 2006.