Après sa mission qui l’a conduit en 3ème région, le ministre a rencontré hier dans les locaux de son département les journalistes qui l’avaient accompagné tout au long du périple.
L’objectif de la rencontre était de faire l’évaluation de la mission afin d’améliorer les résultats des missions ultérieures.
La rencontre était présidée par le ministre lui-même. Comme aucun sujet n’était tabou, les journalistes ont fait des propositions et des suggestions.
Les hommes de médias, se sont dits surpris de cette rencontre, car c’est la première fois qu’un ministre, après retour d’une mission, les rencontre afin de faire une évaluation.
Trois grands constats ont été dégagés au cours des débats.
Primo : C’est la volonté affichée des paysans de produire beaucoup. Dans toutes les localités visitées, toutes les prévisions ont été dépassées en surface de terres cultivables. Que ce soit à Kléla, Kadodougou, Kaniko ou Niéna, les cultures sont avancées, les récoltes promettent.
Le deuxième constat porte sur le déficit d’intrants agricoles. Si tous ont été approvisionnés en engrais coton, tel n’est pas le cas pour le mil et le maïs. Les paysans en ont fait la demande partout où la mission est passée.
Selon les explications du ministre, autrefois c’est la CMDT qui ravitaillait les populations en engrais.
Mais désormais, la CMDT s’est retirée à la demande des organisations paysannes et ce sont elles-mêmes qui en sont chargées. Et malheureusement certains traitent avec des fournisseurs qui n’honorent pas leur engagement.
“On ne peut pas laisser la situation de cette manière car l’économie du pays en dépend”, a dit le ministre.
Des démarches sont en cours afin de présenter la commande nationale pour la campagne 2005-2006 qui sera bientôt lancée. Et d’ici là tous les mauvais fournisseurs seront écartés d’emblée, a-t-il ajouté. Cela a des avantages car la commande nationale sera unique, et c’est plus économique.
Le Ministère va s’impliquer sans porter préjudice aux offices qui l’organisent et sans s’immiscer dans un secteur qui est libéralisé.
Le problème sur le terrain aujourd’hui, depuis la passation de la fourniture d’intrants aux organisations paysannes, c’est que les paysans n’arrivent pas à avoir la totalité des intrants demandés ou ils y arrivent, en retard.
Le troisième constat fait sur terrain est relatif à la faible mécanisation de notre agriculture. Aujourd’hui, pour que l’agriculture se développe, les paysans ont besoin des tracteurs et de tous les appareils nécessaires.
Heureusement que certains villageois comme ceux de Kaniko l’ont compris ; ils se sont organisés après le dessaisissement de la CMDT, pour chercher des tracteurs en France à bas prix. Et le résultat est là, dans ce village situé dans le cercle de Koutiala, plus de 15 paysans ont leur propre tracteur.
Les hommes de médias ont demandé quant à eux, que des véhicules soient spécialement mis à leur disposition au cours des missions.
Par rapport aux plaines visitées, la ministre reconnaît qu’il y a eu un manque de suivi dû surtout au retrait de la CMDT. “Les points seront faits et les structures habilitées feront le suivi”, a dit le ministre Traoré.
D’autres sujets ont été abordés, notamment la mise en valeur du Lac Faguibine qui a des potentialités fabuleuses. Le ministre a précisé qu’il a reçu des instructions du Chef de l’Etat et une réflexion est en cours en vue de la création de l’Office du Lac Faguibine.
Le département de la Culture s’intéresse aussi à la valorisation de la culture de l’anacardier dont les noix sont servis comme entrée lors des repas officiels en Europe, et peuvent donner aussi de l’huile.
En concert avec le ministre de l’Industrie, une équipe sera dépêchée à l’intérieur du pays dans les jours à venir.
Quant à la question des OGM, le ministre fera savoir qu’on ne peut pas rester en marge, il faut y entrer avec précaution, a-t-il précisé.
Mamadi TOUNKARA
20 juillet 2005