Organisée par le bureau de l’UNESCO et de l’UNICEF au Mali, en collaboration avec le ministère de l’Education Natonale, la cérémonie de remise a eu lieu en présence de Mohamed Lamine Traoré ministre de l’Education Nationale, du représentant résidant du bureau de l’UNESCO Edouar Matoko, de Madame Frances Turner représentant l’UNICEF, des membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique et de plusieurs autres personnalités.
Chaque année, le rapport mondial de suivi sur l’Education Pour Tous (EPT) évalue les progrès réalisés par le monde pour tenir l’engagement qu’il a pris de dispenser une éducation de base à chaque enfant jeune et adulte d’ici à 2015.
Elaboré par une équipe indépendante et publié par l’UNESCO, le rapport est une publication de référence qui vise à informer, influencer et provoquer un engagement authentique en faveur de l’Education Pour Tous.
Ce rapport dont le lancement a été fait s’est effectué autour du thème : “l’exigence de la qualité”.
Pour le représentant du bureau de l’UNESCO Edouar Matoko, le rapport est la somme de données statistiques recueillies à travers le monde.
Cinq points ont été retenus comme éléments d’appréciation. Il s’agit des apprenants qui doivent être pris en compte pour les réformes, le contexte socio-économique dans lequel ces réformes s’effectuent ; le processus d’apprentissage, les résultats et les bénéficies de l’éducation.
Selon Edouar Matoko représentant de l’UNESCO, ce rapport est le fruit du travail de toute la communauté du système des Nations Unies. Le Mali n’est pas bien parti pour obtenir les Objectifs du Millenaire. Pour cela, il a demandé à ce que le gouvernement s’engage pour apporter des solutions.
La qualité, un défi pour les Africains
Améliorer sous tous les aspects la qualité de l’Education et garantir son excellence de façon à obtenir, pour tous, des résultats d’apprentissage reconnus et quantifiables notamment en ce qui concerne la lecture, l’écriture, le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante.
De même, la déclaration du Millénaire, adoptée en 2000, prévoit de donner d’ici à 2015, à tous les enfants, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires. Malheureusement, dans cette mention spécifique, on n’y trouve pas la qualité d’études.
Un tableau sombre pour le Mali
Le ministre de l’Education Nationale Mohamed Lamine Traoré, en prenant la parole, à la suite du représentant du bureau de l’UNESCO a tenu à rendre un hommage au représentant résidant au Mali, au directeur du bureau multi pays de l’UNESCO pour le Burkina, le Mali, le Niger ainsi qu’à la représentante résidante de l’UNICEF pour avoir bien voulu associer son département à l’évènement.
Le ministre a également adressé ses remerciements aux partenaires multilatéraux et bilatéraux du Mali pour leur accompagnement presque au quotidien, dans la mise en oeuvre de nos programmes éducatifs.
Malgré les progrès réalisés ces dernières années, notre école, à l’instar de nombreuses autres de la sous-région, est loin d’atteindre les objectifs souhaités.
En effet, selon le ministre, si au plan quantitatif, l’école malienne a atteint, en quelques années, un taux brut de scolarisation appréciable de l’ordre de 70 %, elle reste encore à la traîne quant à la réalisation des conditions sine qua non d’une bonne scolarité.
Dans une situation ou le matériel pédagogique, particulièrement le manuel scolaire est toujours insuffisant et mal réparti ; où les programmes pédagogiques restent inadaptés ; où la nouvelle réforme n’est pas encore achevée ; où la formation initiale et continue des enseignants est à améliorer ; sans compter que les enseignants restent toujours en nombre insuffisant ; la conséquence directe, selon le ministre, est la faible capacité de rétention de notre école.
Aussi, a-t-il signalé l’énorme écart qui subsiste entre le nombre d’enfants qui accèdent à l’école et ceux qui terminent le premier cycle de l’enseignement fondamental.
L’écart est encore plus grand entre ceux qui terminent ce cycle et ceux qui, parmi eux, maîtrisent un minimum de compétence cognitive voire de vie ; l’équité entre genre qui est loin d’être acquise et les disparités régionales qui subsistent toujours.
Face à ces constats qui, somme toute, sont alarmants, le ministre Traoré dira : “Si nous n’y prenions garde, si des mesures correctives adaptées n’étaient apportées aux systèmes éducatifs africains, si des investissements conséquents n’y étaient consacrés, si la communauté internationale n’était davantage mobilisée… bon nombre de nations subsahariennes, ne seront pas au rendez-vous de 2015, lorsqu’il s’agira d’évaluer l’Objectif du Millénaire pour le développement concernant l’éducation pour tous (EPT)”.
Cela est d’autant plus vrai que le Mali occupe la dernière place dans le rapport. C’est pourquoi le représentant de l’UNICEF a affirmé qu’“on est en face d’une urgence”.
Laya DIARRA
22 juillet 2005