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Même si la situation de la femme a connu de grands changements, il n’empêche que le résultat ne mérite pas qu’on s’y extasie. Surtout quand on voit que l’assimilation de la complémentarité du genre demeure une source de conflits dans la plupart des esprits et que les femmes elles mêmes ont un certain mal à s’estimer et à s’accepter dans leur activités. La journée de la femme devrait donner lieu à de profondes réflexions sur le parcours des femmes et leur devenir.

jpg_femme-bis.jpgPendant plusieurs semaines, les femmes ont couru dans tous les sens pour préparer les festivités du 8 mars. Une journée de commémoration, de joie, de grande clameur et bien d’autres, pourtant, la journée de la femme devrait donner lieu à de profondes réflexions sur la condition de milliers de femmes à travers le pays et le monde.

La vie de beaucoup de mères et d’épouses, bref la vie de la femme est empreinte de beaucoup de douleur, de souffrance. Il est important de se demander combien de femmes parviennent à réussir un ménage ou à accéder à un poste de responsabilité, sans avoir à subir les pires humiliations sur son parcours ?

Et si elles y parviennent, c’est aux prix de quel sacrifice ? Nombreuses sont celles qui sont meurtries dans leur chair, dans leur quête d’une assise respectable. Au nom de leur appartenance au «sexe faible», des milliers de femmes subissent des brimades, des abus, des violences en longueur de journée.

La sagesse recommanderait à ces femmes de ne point courber l’échine mais plutôt d’encaisser les coups de la vie et relever la tête pour continuer leur chemin. En nous référant à l’histoire de notre pays, de Nyeleni à Sira Diop, le modèle national de l’émancipation de la femme malienne, il est nécessaire que les femmes retroussent leur manche pour se faire une place dans la société.

Et pour ce faire, il ne leur faut point quémander des postes, des faveurs ou courber l’échine juste parce que femmes. Mais il faut que les femmes déploient plus d’effort pour arracher ce qu’elles désirent avoir. Il est important que la nouvelle génération de femmes sache que le respect se mérite à travers le travail, l’ardeur et la rigueur dans ce qu’elles entreprennent.

D’autre part, il est possible pour une femme de concilier une vie professionnelle et une vie de foyer : il suffit de se référer à toutes à ces mamans, ces grand’mères qui ont su concilier une vie de famille et leur travail. C’était un défi pour ces femmes d’être la première à se réveiller et la dernière à se coucher.

Afin de donner une meilleure éducation à leurs enfants, beaucoup de femmes ont supporté la domination de leur conjoint en silence, elles ont encaissé les coups et relevé la tête pour mettre un sourire sur tous les visages de la maison.

En effet, par crainte d’éventuelle dispute avec leur mari, ces grandes dames se réveillaient à l’aurore et s’acquittaient des tâches ménagères de la famille, pour après se rendre à leur travail. Ces femmes mettaient un point d’honneur d’être toujours ponctuelles. Elles savaient qu’elles devaient accomplir leur devoir en tant de travailleuse, épouse et mère. En récompense, elles imposaient le respect car elles étaient indispensables à tous les maillons de la chaîne.

Certaines femmes d’aujourd’hui ont du mal à concilier les rôles. Des femmes peinent à faire leur cuisine et à assurer une apparence soyeuse à leur foyer et à leurs enfants.

Une vie de femme nécessite que la femme apprenne à ménager son temps entre ses enfants, son mari et ses activités professionnelles. La femme est le pilier de la famille et c’est sa force à elle qui permet à la famille de se construire et sans la femme de milliers de foyers se briseront ainsi que des sociétés.

Khadydiatou Sanogo

Le Républicain du 11 Mars 2010.