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Le 10 février dernier, l’Association Pour le Soutien aux Aigles du Mali (APSAM) a frappé un grand coup avec l’organisation d’une conférence-débat sur le thème : «Quel avenir pour les Aigles ?». La rencontre a réuni une belle brochette de personnalités dont le président de l’APSAM lui-même, Minamadi Keïta, l’ancien entraîneur des Aigles, Kidian Diallo, le président de la Jeanne d’Arc de Bamako (J.A), Seydina Oumar Sow, le président de l’Association des Journalistes sportifs du Mali (AJSM), Karim Doumbia pour ne citer que ceux-ci.

On notait également la présence de plusieurs journalistes et de personnes anonymes. La salle de conférence de la Maison des jeunes était pleine à craquer et il suffisait d’être là ce jour pour se convaincre que la débâcle des Aigles à la CAN 2010 reste encore au travers de la gorge des Maliens et que le problème de la sélection nationale constitue à l’heure actuelle, la principale préoccupation de nos compatriotes.

Après l’allocution du président de l’APSAM, M. Minamadi Keïta, on est directement entré dans le vif du sujet et l’honneur est revenu à Kidian Diallo de prendre la parole le premier. Cet ancien entraîneur des Aigles a d’abord félicité l’APSAM pour cette belle initiative, avant de dire qu’il n’a pas été surpris par l’échec des Aigles en Angola. “J’ai été l’un des premiers à dire que Stephen Keshi n’était pas l’homme de la situation et qu’il ne fallait pas s’attendre à un miracle de la part du technicien nigérian. J’ai été entraîneur des Aigles pendant plusieurs années.

À l’heure actuelle, je ne vois aucun technicien africain capable de faire mieux que nos entraîneurs locaux. En plus, la préparation de l’équipe n’a pas été bonne. En 2008, on est allé aux Émirats Arabes Unis contre la volonté des joueurs et ça n’a pas marché. Cette année encore, on est allé dans la même zone et le résultat a été le même. Cela revient à dire que nous n’avons pas tiré les enseignements de ce qui s’est passé il y a deux ans“, a martelé Kidian Diallo.

Pour l’ancien capitaine des Aigles, il est temps de cesser de faire des improvisations. Il faut plutôt entreprendre des démarches rationnelles comme le font la plupart des pays. Et Kidian Diallo de citer l’exemple de l’Égypte qui est conduite depuis plusieurs années par un collège de techniciens locaux.

Le président de l’Association des Journalistes Sportifs du Mali (AJSM), Karim Doumbia, n’a pas été non plus tendre avec Stephen Keshi. Selon lui, l’ancien défenseur des Super Eagles n’a pas été capable de monter une équipe-type.

Et la déception du président de l’AJSM est d’autant plus grande que les Aigles avaient fait une belle prestation lors de leur dernier match de préparation contre les Pharaons d’Égypte. «Il est temps qu’on se dise certaines vérités en face», dira Karim Doumbia.

Quant au président de la Jeanne d’Arc de Bamako (J.A), Seydina Oumar Sow, il dira que le football malien ne pourra jamais se développer tant que les hommes politiques n’arrêteront pas d’interférer dans la gestion des sélections nationales. “Au Mali, tout est politique. L’État ne fait rien pour le football, au contraire il se sert du football. Il n y a aucune politique de développement du sport au Mali“, a-t-il fustigé.

Soulignons que la conférence-débat a duré plus de deux heures d’horloge. Le président de l’APSAM a indiqué que toutes les suggestions faites au cours des débats seront transmises aux instances sportives du pays. Une telle initiative mérite d’être saluée, car c’est à travers de tels débats que des pistes de solutions seront trouvées pour sortir notre football de son marasme.

Il est à retenir que l’Association Pour le Soutien aux Aigles du Mali (APSAM) est une association d’intérêt général motivé pour appuyer les prestations du Mali en matière de football. Créée le 05 octobre 2006 et publiée dans le journal officiel l’Essor n°15813 du 20/10/06, l’APSAM s’est vite identifiée dans la lutte contre la violence et les propos racistes dans les stades et leurs alentours.

Cette Association s’est aussi illustrée à travers des annonces télévisées pour la mobilisation des jeunes au soutien des Aigles du Mali, la négociation des voyages gratuits des supporters à l’extérieur pour soutenir l’équipe nationale.

Bruno Loma

Le Républicain du 18 Février 2010.