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jpg_une-60.jpgAprès s’être gavé de films porno Djigui eut envie de passer à l’action. Il ne trouva personne pour satisfaire sa libido qu’un petit garçon de 10 ans. On en parle souvent dans les « grins», dans les bureaux, dans les familles. Il s’agit de l’homosexualité. Nous avons même trouvé des mots en langue nationale pour désigner les hommes et les femmes ayant un penchant homosexuel. «Za», « Djégué » et «Gordjiguen» vous disent-ils quelque chose ? La réponse est sûrement affirmative.

Combien sont ceux qui connaissent des hommes et des femmes que l’on désigne sous ces vocables sous cape. Nos « za » ont-ils le courage d’afficher publiquement leur homosexualité ? Ce n’est tout à fait sûr. Car le phénomène n’est pas toléré dans notre société. Il est considéré comme une déviation impardonnable.

C’est pourquoi les homosexuels sont obligés de se cacher pour s’adonner à leur plaisir. Aujourd’hui, dans les grands centres urbains comme la capitale, ils ont créé des clubs fermés où ils peuvent afficher leur orientation sexuelle. A Bamako par exemple, il existe des bars et des maquis où les homosexuels se rencontrent pour s’éclater librement.
Nos frères et sœurs ayant des penchants pour des personnes du même sexe, montrent parfois des signes de vouloir s’afficher au grand jour. En 2007, des rumeurs insistantes faisaient état d’un projet de marche des lesbiennes et des gays dans notre capitale.

Les débats ont fait rage dans les grins pendant quelque temps entre les adversaires farouches du projet et les tolérants. Il faut dire que les personnes farouchement opposées à une telle manifestation dans les rues de Bamako étaient infiniment plus nombreuses. Notre société, fortement islamisée, n’est pas encore prête à tolérer des homosexuels. Encore moins à accepter des parades du genre « gay prides » qu’on observe dans les grandes villes occidentales.

S’ils se cachent, les homosexuels n’en cherchent pas moins à assouvir leur désirs charnels. Certains, dans la recherche du plaisir, vont jusqu’à commettre des actes pendables. Le commissariat du 11e arrondissement vient d’être saisi d’une affaire concernant un homosexuel qui s’est rendu coupable d’un acte de pédophilie le 13 octobre dernier sur un jeune garçon innocent. Djigui Diallo, un jeune homme d’une trentaine d’années, est un accroc des films pornographiques. Il louait des CD et des DVD en ville et tuait le temps en train à les visionner seul dans sa chambre à l’étage de la maison à deux niveaux que sa famille occupe.

Pourquoi ne pas se procurer un téléphone portable dans lequel il est possible de télécharger les films de sa passion s’était-il demandé une fois. Joignant le geste à la parole, il fit un tour devant le siège d’un opérateur de téléphonie mobile de la place et acheta un appareil à double puces avec une carte mémoire. Puis il alla dans un cybercafé et téléchargea un nombre impressionnant de films pornographiques.
Il revint chez lui et se mit à visionner les films.

Il tomba sur un film mettant en scène des gays en pleins ébats. Il fut si captivé par les scènes torrides qu’il passa des heures à les repasser. Conséquence: il eut envie d’entretenir des rapports sexuels avec un homme. Mais comment le faire puisqu’il ne savait pas où en dénicher. Il lui fallait pourtant avoir un partenaire coûte que coûte. Il sortit de sa chambre et fit quelques pas dans la cour.

Une idée lui vint en tête. Les enfants d’une famille voisine venaient regarder des films chez lui. Parmi un l’avait beaucoup marqué. Passionné, l’enfant était toujours le premier à venir s’asseoir auprès de lui. Il lui faisait ses petites commissions et avait ainsi obtenu de regarder à sa guise les films qui l’intéressaient.


Directement dans la chambre

L’homme se dit qu’en appelant le garçon de 10 ans, il pourrait abuser de lui sans que personne ne soupçonne quelque chose. Il lui suffirait seulement de demander au petit A.T. de n’en piper mot à personne.

Pourquoi ne pas l’amadouer ? Il pensa à lui remettre des pièces de monnaie pour qu’il garde le secret. Ou lui promettre de mettre à sa disposition sa chambre, afin qu’il vienne visionner des fois que l’envie le prenait. Son plan arrêté Djigui se rendit dans la famille T. où vit le petit garçon. La chance était avec lui, s’était-il dit. Il appela le petit A.T. vint répondre en courant à l’appel de celui qu’il appelait Tonton. Le pédophilie le conduisit directement dans sa chambre.

Une fois à l’intérieur, il l’invita à prendre place sur le lit. Le garçon qui avait l’habitude de s’asseoir sur la moquette, hésita dans un premier temps avant de céder sur l’insistance de son hôte.

Il s’installa alors sur le bord de la couchette. Djigui vint prendre place auprès de lui et l’invita à se mettre à l’aise en s’étendant sur le lit. A.T qui n’avait jamais osé se coucher sur le lit de ses parents, répondit qu’il ne se sentait pas à l’aise à l’endroit où il était assis. Djigui se coucha alors auprès de lui et commença à le caresser.

Le garçon eut des frissons et tenta de se dégager. «Je ne savais pas ce qu’il voulait me faire. J’ai cru qu’il voulait me tuer ou me blesser. J’ai donc voulu partir à la maison, mais il m’a retenu en me disant de ne pas avoir peur, en expliquant que ce qu’il allait me faire n’était pas du tout dangereux et que beaucoup de gens le font sans danger. Au contraire, ils y trouvent même du plaisir», peut-on lire dans le procès verbal d’audition du petit garçon par le commissaire Sirima Tangara, chef de la section P.J. au commissariat de Kalabancoura.

Les assurances de Djigui ne convainquirent pas le petit. Sous le coup de l’excitation certainement, l’homme, tout tremblant, fit balader ses doigts sur les parties intimes du jeune enfant. Diallo se coucha ensuite sur le dos et tira le petit sur lui. Il demanda ensuite à A.T. d’ôter sa culotte. Pris de panique le petit A.T. tenta de s’enfuir. Mais Djigui, toujours tout tremblant, l’attrapa, lui attacha les mains autour d’un support de sa moustiquaire et le déshabilla. Ce qui pour effet de décupler son envie.

Pour éviter que les cris du petit parviennent dans la cour, il ferma la porte à clé et menaça de tuer le môme s’il résistait. Il fit basculer le garçon sur le ventre et se mit à abuser de lui. Sa besogne terminée, il détacha le petit tout en réitérant sa menace de lui faire la peau s’il s’avisait à le dénoncer ou à raconter la scène qu’il vient de vivre à toute autre personne.

Le garçon quitta les lieux en silence et se rendit à la maison où il surmonta son traumatisme pour informer ses parents de ce qu’il venait de vivre. Son père ne perdit pas de temps. Il se rendit immédiatement au commissariat pour porter plainte contre Djigui Diallo. Des éléments de la BR allèrent cueillir le pédophile pour le présenter au commissaire Tangara.

Au cours de son interrogatoire, le pédophile reconnut les faits qui lui sont reprochés. «Je reconnais que j’ai entretenu des rapports sexuels avec A.T. J’avais envie de faire ça avec un homme et il était le seul avec qui je pouvais le faire tout de suite. C’est la première fois que je fais ça. Je regrette mon acte», avoua-t-il devant le commissaire Tangara. cet aveu énerva davantage le père de l’enfant.

Il ne pouvait s’imaginer que son enfant soit devenu victime de ce qu’il n’a l’habitude de voir qu’au cinéma, à la télé ou d’entendre dans des causeries. «Je porte plainte contre ce type. Il a souillé mon enfant. Je ne vais jamais lui pardonner. Il faut que la justice sévisse contre des personnes de ce genre. Ils n’ont pas de place dans notre société», laissa-t-il entendre, furieux.

L’audition de Djigui est déjà terminée et depuis la semaine derrière il a été mis à la disposition de la justice qui est la seule à pouvoir lui infliger la sanction qu’il mérite.

G. A. DICKO

Essor du 21 octobre 2008