Notamment pour cette personnalité bien connue dans la capitale, dépassant le stade de boire et de se laver, elle et sa famille, avec cette eau, a pris 5 barriques charretées pour asperger sa maison nuitamment, comme pour faire coïncider la sortie du tunnel du bonheur sur sa maison.
Les autorités municipales de la Commune I, elles, s’étaient engagées dans le parti des bras croisés, peut-être parce qu’elles y croient elles-mêmes, sur la qualité de “Zamzam” de type nouveau découvert sur leurs terres : on est obsédé par ce qui nous fait défaut, disait le psychanalyste.
En juillet dernier, malgré nos appels à mettre fin à cette ruée vers le ridicule, les autorités compétentes sont restées muettes comme des carpes. Et toutes nos mises en garde à l’intention de ceux qui étaient tentés par l’aventure sont passées, comme de la pluie sur un imperméable.
Le résultat des analyses est venu aujourd’hui rappeler à ceux qui sont encore croupis dans des croyances défuntes que le bonheur ne se trouve pas au fond d’un puits. Il s’y trouverait que personne ne le saurait, car le premier à le découvrir en aurait plus que besoin pour le publier.
Pour le moment, rien n’entame la détermination de ces gens qui sont dans le déni permanent de réalité et qui continuent à puiser dans ce puits l’eau, source de matières fécales : jusqu’à quand ?
Restent maintenant des questions. Que va-t-il arriver au marabout déclencheur de cette comédie outrageante ? Sera-t-il recherché et inculpé, dans sa quête de prestige, pour mise en danger de la vie d’autrui ?
En attendant, il serait utile de chercher à savoir la part de la bêtise de ces médias qui ont contribué à la large diffusion des vertus supposées de l’eau du puits de Titibougou. Sans eux, beaucoup n’auraient pas su qu’il existe un puits au contenu miraculeux; d’où le problème du choix de l’information à diffuser ou pas.
Deux suggestions après le résultat des analyses :
1. Planter une plaque au bord du puits sur laquelle il est écrit : ci-gît l’espoir déçu d’atteindre de bonheur.
2. Faire répéter 1000 fois à cette personnalité qui était allée un peu fort dans ses souhaits, la formule : « Fontaine, je ne boirai plus jamais de ton eau« .
HAIDARA ML
30 septembre 2005.