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Contrairement aux années précédentes où l’attribution des postes se faisait sur une base consensuelle, cette année certains députés se sont mis d’accord pour doter l’institution parlementaire d’un bureau entièrement acquis à la cause du président de la République.

C’est le groupe Espoir 2002 ou groupe parlementaire RPM-MPR-PIDS-RDT affilié au président de l’Assemblée nationale et non moins président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéïta qui semble faire les frais de cet accord qui isole ce parti.

En effet, dans une proposition de bureau approuvée par 76 députés de l’Adéma, du CNID, du Codi, de la CPS/PDJ-LJS-URD, seuls deux postes sont affectés au RPM : 6e vice-présidence et 7e secrétariat Parlementaire.

A l’analyse de cette proposition qui a de fortes chances de passer ce matin, on se rend compte que la nouvelle coalition parlementaire n’a laissé que la portion congrue au RPM et à ses partenaires politiques à l’hémicycle.

En effet, détenteur de cinq postes dans le bureau sortant, le groupe RPM-MPR-PIDS-RDT ne disposerait plus que de deux postes dans le bureau attendu aujourd’hui. Ces deux postes iront au seul RPM. Tous les autres membres de ce groupe à savoir le MPR, le PIDS et le RDT n’auront plus de représentants du nouveau Bureau.

Ils sont donc tous poussés dans l’opposition en même temps que le RPM. Cette nouvelle situation a provoqué une saignée dans les rangs du Groupe Espoir 2002. C’est d’abord le PIDS de Daba Diawara qui a donné le ton en claquant la porte du Groupe parlementaire RPM-MPR-PIDS-RDT. Aux dernières nouvelles, son seul représentant à l’hémicycle aurait regagné le Groupe CDS-PDJ.

Avant-hier, lors de la réunion de la coalition parlementaire, tenue dans la salle Mahamane Haïdara de l’Assemblée nationale, le MPR par la voix de l’élu de Koulikoro Kissima Manguiné a annoncé son départ du Groupe Espoir 2002.

Mais à peine cette déclaration faite, le Secrétaire général du MPR, le député Oumar Kanouté et l’ancien Questeur Mamourou Bouaré ont tenu à manifester leur désaccord avec leurs deux collègues (Kissima Manguiné et Mohamed Lamine Haïdara) en participant à la réunion du Groupe parlementaire Espoir 2002. Un vent de scission souffle donc sur le parti du Tigre.

Une certitude : le Groupe Espoir 2002 sortir a, sans doute, très fragilisé de ce renouvellement.
Cette situation est aussi pareille dans les différents Groupes parlementaires qui composent aujourd’hui la coalition parlementaire (ADEMA-CNID-CODI-CDS/PDJ-LJS-URD).

L’attribution des postes dans le nouveau bureau divise fortement les députés de ce Groupe. Chacun d’entre eux veut entrer dans ce bureau pour en tirer profit. C’est surtout au sein de l’URD où les divergences sont très fortes. Dans ce parti, six députés au moins postulent pour le poste de 2e Questeur.

Malgré les démarches entreprises, aucune solution n’est encore en vue. Il y a donc de fortes chances que les députés du Groupe URD aillent en rang dispersé ce matin à la plénière.

Au sein du Groupe Adéma aussi, il a fallu beaucoup de gymnastiques pour accorder les violons.
A travers ces divergences, tout indique que le jeu est loin d’être fait à l’hémicycle.

Birama Fall

14 octobre 2005.