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Il s’agit pour les participants de discuter et débattre plusieurs sujets comme l’estimation des besoins en latrines, les acquis, les difficultés, les contraintes afin de trouver des solutions.

Selon l’Enquête Démographique et Sanitaire (EDSM) de 2001, 23% des ménages ne disposent pas de latrines avec une forte disparité entre le milieu urbain et le milieu rural. Parmi les ménages qui en disposent seulement 10% répondent aux normes d’hygiène.

Ce déficit en matière d’installations d’évacuation des excréments engendre une contamination fécale de l’environnement qui entraîne une contamination des aliments et de l’eau de boisson et affecte la santé de la population, en particulier celle des enfants, par le biais de la transmission oro-fécale.

Voilà pourquoi, la division hygiène publique et salubrité de la Direction Nationale de la Santé organise du 23 au 25 août, un atelier national de promotion des latrines familiales appropriées et à faible coût.

C’est l’adjoint du directeur national de la santé, Dr Mountaga Boré qui a eu l’honneur de présider la cérémonie d’ouverture en présence de la représentante de l’OMS, Mme Maïga Fatoumata Sokona et du chef de Division hygiène, Boubacar A. Maïga.

Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du PRODESS notamment du volet lutte contre la maladie. Pendant trois jours, les participants vont discuter et débattre sur des sujets aussi importants que l’estimation des besoins en latrines, les échanges d’expériences en matière de promotion de latrine mais aussi des comportements et pratiques d’hygiène tels que l’utilisation et l’entretien des latrines, le lavage des mains au sortir des toilettes.

Ils discuteront des stratégies d’intervention pour la promotion des latrines, les acquis, les difficultés, les contraintes et les propositions de solutions.

Les échanges porteront également sur l’approche communautaire dans la promotion des latrines familiales, l’impulsion de la demande d’ouvrages d’évacuation des excréments et les coûts des ouvrages.

Dr Boubacar Boré estime que « la faible couverture en latrines en milieu rural et périurbain combinée à des comportements et pratiques d’hygiène inappropriés est en grande partie à l’origine de l’incidence élevée des maladies hydriques notamment des diarrhées. Les maladies diarrhéiques, toutes causes confondues, constituent la troisième cause de consultation au Mali après le paludisme et les infections respiratoires aiguës. Elles demeurent préoccupantes dans la morbidité et la mortalité chez les enfants de 0 à 5 ans et font partie des pathologies sur lesquelles se focalise la prise en charge intégrée des malades« .

Ce déficit engendre également des comportements et pratiques qui contribuent à la prolifération des mouches vecteurs de transmission mécanique des germes des maladies oculaires telles que le trachome.

Par rapport à cette affection, dira Boubacar Boré, on note une prévalence nationale de 34,9% de trachome actif chez les enfants de moins de 10 ans. Il constitue la première cause de cécité évitable au Mali.

Faut-il rappeler que dans le cadre des différents programmes de coopération avec les partenaires plus de 15 000 latrines familiales ont été réalisées ces dernières années dans le cadre de la lutte contre les maladies liées au péril fécal dans les différentes régions où l’accent a été mis sur une technologie appropriée et à faible coût avec l’adoption des dalles Sanplat.

Alou B HAIDARA

24 août 2005