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Augustin Cissé, Coordinateur du projet et Martin étaient les principaux conférenciers auxquels s’est ajouté Me Mountaga Tall président du CNID pour éclairer la presse de l’appui que ce projet apporte à nos formations politiques.
Le projet Partenariat pour le Renforcement des Capacités des Partis Politiques au Mali (PPR CPP) bénéficie de l’appui de l’Institut Néérlandais pour la Démocratie Multipartite (l’IMD).

L’IMD est une coalition de partis politiques de la Hollande qui regroupe 7 formations politiques. Son objectif est de soutenir le processus de démocratisation dans les jeunes démocraties d’Amérique Latine, d’Afrique, d’Europe de l’Est et d’Asie.

La vision de l’IMD, selon Augustin Cissé, est que les partis politiques sont le socle institutionnel de la démocratie. Dans ce cas, ils ont besoin d’accompagnement et d’encadrement par des acteurs.

Rappelons qu’en Afrique francophone, notre pays est le seul à bénéficier du projet qui a démarré en avril 2003. Aujourd’hui, il est dans sa phase IV. Les conférenciers ont parlé de la vision du projet, de ses missions, des différentes phases et des résultats obtenus.

L’objectif général du projet est de promouvoir le processus démocratique en cours dans notre pays à travers le renforcement des capacités des partis politiques. Ce projet, selon sa vision, veut contribuer à la construction d’une société malienne démocratique où les différents acteurs, et en particulier les partis politiques, sont conscients de leurs rôles et les jouent pleinement au profit de toute la société.

Le PPR CPP s’est donné comme mission : le renforcement du partenariat entre les partis politiques au Mali et dans la sous région à travers une mission en relation à l’intérieur et à l’extérieur du Mali, la promotion du dialogue entre les partis politiques nationaux à travers l’animation d’espaces de débats et d’échanges sur des thèmes d’intérêt politique national et sous-régional ; la promotion d’initiatives individuelles et collectives des partis politiques permettant leur meilleur fonctionnement et le renforcement de leurs capacités d’action à travers des appuis spécifiques.

LES DIFFERENTES PHASES DU PROJET

La phase I : appelée phase exploratoire a commencé en avril 2003 et a pris fin en décembre 2003. Selon M. Cissé, au cours de cette période, l’intervention du projet a été centrée sur l’identification de ses bénéficiaires, à savoir les partis politiques. Cela a permis d’identifier 63 partis politiques localisables. Cinq thématiques ont été arrêtées entre autres : organisation, fonctionnement et animation des partis politiques ; gestion des ressources des partis politiques ; communication et circulation de l’information dans les partis politiques. Le budget de cette phase s’est élevé à 19.826.525 FCFA.

La phase II : appelée phase autoévaluation, elle a couvert la période allant de janvier 2004 à septembre 2004. Au cours de cette phase, la parole a été donnée aux partis politiques pour qu’ils expriment leurs besoins d’appui en lien avec les cinq thématiques. Des ateliers ont été organisés auxquels plus de 200 cadres venant d’une quarantaine de partis politiques ont activement participé.
L’objectif de ces ateliers était de faire une autoévaluation des forces et faiblesses des partis politiques pour proposer des pistes prioritaires d’appui. Le budget de la deuxième phase du projet a coûté 56 millions de nos francs.

La phase III : appelée phase expérimentale d’appui aux partis politiques, elle a couvert la période d’octobre 2004 à décembre 2005 et a comporté deux niveaux de mise en oeuvre. Plus d’une dizaine de sessions de formation ont touché plus de 700 cadres membres des partis politiques. 44 partis politiques ont participé à cette phase. A cet effet, l’IMD et les partis politiques ont signé un protocole de collaboration.
En outre, dans le cadre des appuis spécifiques, 32 projets ont été soumis par les partis politiques et groupes de partis dont 13 projets ont été financés à hauteur de 25 millions de FCFA. Le budget total de la phase III s’est élevé à 153.889.189 FCFA.

La phase IV : elle a commencé en janvier 2006 et prendra fin le 31 décembre prochain. Cette phase a pour objectif de contribuer au renforcement du dialogue inter-partis, et l’appui à la structuration de groupes ou alliances de partis dans la perspective d’élections paisibles et transparentes en 2007. Le programme 2006 est le fruit d’une série d’ateliers organisés par les partis politiques et leurs regroupements.

Les axes d’intervention définis sont de 5 ordres :
– Création et animation d’une plate-forme de concertation entre les leaders des partis politiques les plus représentatifs à l’Assemblée Nationale sur un certain nombre de défis posés à la démocratie malienne ;
– Sessions de formation ciblées sur la conception d’alliances stratégiques entre partis, le développement du leadership dans les partis et l’administration des élections ;
– Appui spécifique aux (groupes des) partis politiques maliens.

L’IMD appuiera des projets spécifiques présentés par :
– des partis politiques pris individuellement. Le critère spécifique pour les demandes individuelles est d’avoir un minimum de 15 députés à l’Assemblée Nationale ;
– des groupes ou coalitions de partis politiques. Les critères spécifiques pour une demande collective sont : être au moins trois partis politiques et disposer collectivement d’une représentation supérieure d’au moins 5% des élus à l’Assemblée Nationale ;
– Un critère applicable à tous les projets, c’est le respect de l’orientation thématique du projet. Les projets doivent être formulés dans les domaines suivants : communication inter/externe, Organisation interne, Projet de société, Gestion des ressources humaines et financières, Gestion des conflits internes, Leadership et Collaboration politiques ;
– Appui à la consolidation des regroupements et alliances politiques.

Il s’agit de renforcer les regroupements politiques existants/coalitions de circonstance à devenir des cadres d’échanges fonctionnels pour les partis membres appuyant le fonctionnement et l’organisation de rencontres ;
– Organisation des échanges entre partis politiques dans la sous région. Il s’agit à ce niveau de faciliter des échanges entre les responsables des partis politiques dans la sous région sur des problèmes communs ;
– Diffusion des études existantes et pertinentes pour les partis politiques maliens à travers la conception et l’animation d’un site web et la capitalisation d‘expériences pratiques par rapport aux différents aspects de la démocratie malienne et dans la sous-région ;
– Formation des cadres des partis politiques maliens pour qu’ils puissent jouer leur rôle de délégué/observateur lors des élections en 2007 ;
– Appui aux partis politiques maliens dans la conception d’un “code de conduite” en vue de minimiser les tensions entre partis avant/durant les élections de 2007. Un mécanisme visant au contrôle/suivi du code, sera mis en place.
– Appui au MATCL pour le renforcement des capacités des partis politiques maliens dans le domaine de gestion financière.
– Le budget total de la phase IV du projet est de 296 millions de FCFA.

LES RESULTATS DU PROJET

Selon Augustin Cissé, des résultats significatifs ont été atteints. Figurent parmi ceux-ci, la publication d’un répertoire sur les partis politiques maliens, la publication d’une référentielle sur les forces et les faiblesses des partis politiques…
Me Mountaga Tall a vivement apprécié le projet, et a précisé qu’il appartient aux partis politiques maliens. Il a été question au cours des débats de la création d’un code de bonne conduite pour les partis politiques. Il s’agit de la transhumance des élus.

Mamadi TOUNKARA

1er mars 2006.