Après Niono et Ségou, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Choguel Maïga, vient d’entamer une tournée auprès de certains centres de gestion de la région de Koulikoro. Hier, la délégation ministérielle était à Kati où elle a rencontré les commerçants détaillants dans la salle de délibération du conseil de cercle en présence des autorités locales.
L’objectif de cette tournée est de sensibiliser la maximum de commerçants détaillants pour q’ils comprennent les mécanismes d’accès au financement dans le cadre du projet, les meilleurs stratégies d’utilisation des fonds afin de sortir le secteur de détail de l’ornière. Depuis la remise officielle des chèques aux 18 premiers bénéficiaires par le président de la République, l’engouement des commerçants au projet n’a cessé de croître.
La ville garnison de Kati n’est pas restée en marge de la forte affluence. Pour El hadj Sékou Diarra, président de la coordination locale des détaillants, ce projet est la meilleure façon de lutter contre la pauvreté. Actuellement, ils sont 125 détaillants de la ville de Kati inscrits au centre de gestion.
Parmi eux, quatre heureux détaillants ont déjà bénéficié d’un financement pour un montant oscillant entre 500 000 F CFA et 2 000 000 F CFA. Cette visite, expliquera M. Diarra, vient donc à point nommé pour rassurer ses camarades qui attendent impatiemment leur tour.
Le chef du centre des impôts de Kati, Moussa Diallo, de confirmer que l’avènement du projet a été d’un apport important pour sa structure. Avec l’entrée en vigueur du projet, les détaillants viennent s’acquitter librement de leur patente et la base de l’assiette imposable a été élargie.
Très à l’aise devant l’engouement créé par le projet à Kati, le ministre de l’Industrie et du commerce a rappelé que c’est une réponse politique que le président ATT a voulu donner pour faire face à l’épineux problème de financement auquel le secteur informel est jusque-là confronté malgré son poids combien déterminant dans l’économie nationale.
Face à l’espoir suscité, le département de l’Industrie et du Commerce, sur instruction du président, est en passe de revoir à la hausse les prévisions initiales du projet. En effet, sur les 3,7 milliards de F CFA sur lesquels portait le projet sur 4 ans, le gouvernement avait inscrit 500 millions de F CFA pour l’année 2006.
Ce montant a été porté à 1,4 milliard de F CFA grâce au concours de la BMS – SA, de la BRS et de la BDM-SA. Et Choguel Maïga de dévoiler qu’il n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.
Le président ATT qui vient de virer dans un compte à la BMS les 100 millions de F CFA qu’il avait promis lors de la remise des chèques, pourrait revoir à la hausse ses intentions pour l’année 2006 jusqu’à hauteur de 3 milliards de FCFA.
Cependant, précise t-il, le plus important est que les bénéficiaires remboursent les prêts. « Si vous respecter vos engagements en remboursant les prêts contractés, il y aura toujours d’argent pour financer le commerce de détail. Les bons payeurs auront toujours de l’argent. Ils pourront accéder au financement en dehors du projet et sans garantie. Nous allons faire en sorte que chaque mois 200 à 300 personnes puissent être financées. Et qu’au terme nous puissions avoir un système durable de financement de l’économie« , expliquera le ministre.
L’orateur a, par ailleurs, mis les détaillants en garde quant à l’utilisation faite des fonds reçus. Pour lui, « l’objectif n’est pas de prêter pour rembourser d’autres prêts mais d’investir dans vos activités pour que le l’étalagiste d’aujourd’hui puisse devenir un boutiquier qu’un boutiquier puisse devenir un commerçant et que le commerçant devienne un industriel « .
Les explications données par le ministre, le président de la coordination des détaillants du Mali, Hama Abba Cissé, et le secrétaire général de la CCIM, Daba Traoré, ont été bien reçues par les détaillants. Le maire, Yoro Wologuem, a exprimé toute la disponibilité des autorités municipales pour la réussite du projet.
Youssouf CAMARA
24 mars 2006.