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Les initiateurs de la manifestation ont dû se contenter d’un meeting.
Cette décision aurait été prise par la direction du parti suite à l’interdiction de la manifestation par le gouverneur du District.

« C’est hier (lundi : Ndlr) en milieu de journée que j’ai reçu la notification de l’interdiction du gouverneur. Après consultation, les responsables du parti, venus de l’intérieur du District et de Kati, ont convenu de surseoir à la marche et de donner une chance au dialogue proposé par les autorités du District en lieu place d’une marche« , a déclaré le président du parti, Modibo Sangaré, avant de préciser que le moment n’est pas venu de verser le sang des militants.

Toutefois le président de l’UNPR a promis d’organiser une autre marche au cas où les discussions avec les autorités n’aboutiraient pas.

Très tôt hier matin, des agents des forces de l’ordre ont investi le lieu du rassemblement. Ils informèrent les premiers arrivants de l’interdiction de la marche, tout en les dissuadant de rester attroupés.

Certains manifestants ont choisi de rebrousser chemin, d’autres ont préféré rester sur place pour attendre le patron du parti. Les plus radicaux ne cachaient pas leur désapprobation de l’arrêté d’interdiction.

C’est sur ces entrefaites que Modibo Sangaré arriva au siège du parti, pris d’assaut par les manifestants, visiblement très remontés, mais divisés sur la conduite à tenir.

Les plus modérés souhaitaient le report de la marche, tandis que d’autres, dont le leader de l’UNPR, étaient d’avis contraire.

A l’aide d’un mégaphone, il continuait à haranguer ses troupes. Selon lui « le moment est venu pour les musulmans de rompre avec le pacifisme, qui commence à causer du tort à notre pays.
Les musulmans ont trop laissé faire. Il est temps que cette situation change. Nous devons nous montrer forts, car c’est un combat pour Dieu. Celui qui donne sa vie à Dieu, n’est pas mort pour rien
« , clamait-il dans le haut parleur. Parmi les manifestants l’on notait de nombreuses femmes habillées en hijab noir.

A un moment donné, Modibo Sangaré s’approcha des policiers pour essayer de calmer le jeu de part et d’autre. Mais c’était sans compter avec la détermination de certains de ses militants.

Alors commencèrent des échanges de projectiles et de grenades lacrymogènes entre manifestants et forces de l’ordre. Les échauffourées ont duré environ 45 minutes.

Après les escarmouches les forces de sécurité sont restées longtemps en faction au bout de la rue pour empêcher des actes de vandalisme.

Dans une déclaration liminaire le leader de l’UNPR a expliqué à ses militants que l’objectif de la marche est de faire barrage au projet de la loi sur l’abolition de la peine de mort en République du Mali et au nouveau code de la famille. Ainsi qu’à d’autres actes contraires selon lui aux préceptes de l’Islam.

Sur les banderoles brandies par les marcheurs, l’on pouvait lire, entre autres slogans, « laïcité ne signifie pas négation de nos valeurs religieuses » ; « Non à l’abolition de la peine de mort » ; « mobilisons nous contre l’incroyance« …


A O. DIALLO- L’Essor

14 novembre 2007.