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Pour les autorités du pays, la promotion de la jeunesse se situe au coeur du développement social, (quand on sait que la population malienne est jeune), qui s’inscrit à son tour dans la dynamique du développement humain durable. En effet, selon la projection de la Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique (DNSI), 6.482.975 d’individus, soit 56,77% de la population générale avaient un âge compris entre 10 et 35 ans en 2004.

La population âgée de moins de 35 ans était de 9.167.627 soit 77,1% de la population totale, suivant les mêmes estimations du 30 juin 2005. C’est dire que la population malienne est jeune. Cette jeunesse est composée des jeunes ruraux constituant 77% de la population rurale qui elle même représente 80% de la population du Mali. A majorité analphabètes ils sont généralement contraints à l’exode rural.

Les jeunes urbains, comprenant les diplômés sans emploi, les travailleurs des secteurs formels et informels, les compressés des secteurs public et parapublic, les élèves et étudiants, représentent 80% et de la population des villes. Les jeunes handicapés, les jeunes de la rue, les jeunes en situation difficile, les jeunes des petits métiers constituent des groupes nouveaux dont le phénomène ne cesse de s’amplifier.

La promotion de la jeunesse revêt donc une dimension économique, politique et culturelle. Elle est alors au centre du développement social, de la croissance économique, de la stabilité politique et de la paix.

C’est pourquoi, le ministère chargé de la jeunesse, conformément à ses missions, à travers un processus participatif, s’est engagé dans l’élaboration d’une nouvelle politique de jeunesse assortie d’un plan national d’actions pluriannuel (2006-2008) axé sur cinq programmes en faveur des jeunes qui sont : encadrement socio-éducatif de la jeunesse, jeunesse et vulnérabilité sociale, jeunesse et insertion socio-économique, renforcement des capacités du secteur associatif/jeunes en matière de mobilisation de citoyenneté et de culture démocratique, renforcement institutionnel.

Le volet socio-éducatif de la jeunesse préoccupe plus d’un. En effet, les jeunes de nos jours subissent les assauts des clichés importés, qui les mettent en situation d’aliénation culturelle avec pour conséquence, une profonde altération de leur personnalité morale.

De façon générale, les effets combinés de l’urbanisation anarchique, le développement des moyens de communication, la pauvreté, la faiblesse des moyens d’encadrement et de suivi des jeunes, sont à l’origine de cette crise culturelle.

D’ailleurs, le déséquilibre croissant entre les structures traditionnelles et modernes de la famille et le faible niveau de revenu des parents par rapport aux sollicitations des jeunes, ont contribué à l’effritement des valeurs éducatives dans les familles.

Les lacunes et faiblesses du système éducatif et les désillusions liées aux déperditions scolaires, aux perspectives sombres d’emploi pour les jeunes diplômés, le recul des structures traditionnelles de l’éducation non conventionnelle (société civile, associations diverses), le ralentissement des activités socio-éducatives, ont contribué fortement à livrer les jeunes à la rue, à l’oisiveté, au refus de l’effort, au culte de la contestation, de l’agression et de la violence.

Soucieux de tous ces facteurs qui freinent le développement social, le programme national de promotion de la jeunesse se donne comme objectif de définir les besoins et aspirations prioritaires de la jeunesse ; de formuler une stratégie collective pour aborder les problèmes et les questions touchant les jeunes des deux sexes ; d’inciter à la planification stratégique et prospective des actions en faveur des jeunes ; de lancer un appel à la nécessaire concertation des efforts des ministères, services de l’Etat et organisations non gouvernementales dans le but de promouvoir la satisfaction des besoins de la jeunesse, enfin de définir la manière dont celle-ci doit participer au processus de prise de décision du pays.

Moussa TOURE

1er mars 2006.