En vue d’orienter les pays de l’Afrique de l’Ouest sur la revue de performance des programmes de lutte contre le paludisme et sur l’élaboration du nouveau plan stratégique 2011-2015, des experts sont réunis à Bamako depuis le lundi 12 Avril 2010, à la faveur d’un atelier dit de concertation des programmes nationaux de lutte contre le paludisme sur la mise en œuvre de la feuille de route de la revue de performance et l’élaboration de plans stratégiques 2011-2015.
D’une durée de cinq jours (12 au 16 Avril 2010), cet atelier est une réunion conjointe OOAS-OMS-UNICEF et les autres partenaires WARN, qui regroupe des experts venus de tous les pays de l’Afrique de l’Ouest.
La cérémonie d’ouverture de la rencontre, présidée par le Ministre malien de la Santé, M. Oumar Ibrahim Touré, s’est déroulée en présence de partenaires techniques et financiers, notamment l’OMS, l’UNICEF et les représentants de “Roll Back Mlaria“. Tous ont rappelé avec insistance l’importance de cet atelier qui doit faire le point de la mise en œuvre de la feuille de route, ainsi que la revue des performances des programmes et l’élaboration des plans stratégiques 2011-2015.
Au nom du Président de la République et du Premier Ministre, le Ministre de la Santé (qui a présidé l’ouverture de cet atelier) a souhaité, à l’ensemble des participants, la cordiale bienvenue en terre africaine du Mali. “De par sa mortalité sa morbidité et son impact socio-économique, le paludisme constitue un problème majeur de santé publique.
Aussi, les pays endémiques de la région africaine ont décidé de suivre les recommandations du 33ème Sommet de l’OUA tenu en Juin 1997 à Hararé . Les Chefs d’État et de Gouvernement ont manifesté leur volonté de combattre le mal“, a-t-il révélé.
Aux dires du Ministre, le Gouvernement de la République du Mali a inscrit, parmi ses priorités nationales, la lutte contre le paludisme, notamment le renforcement des interventions dans le cadre d’une politique nationale adoptée à cet effet.
Toujours aux dires du Chef du département de la Santé, cet engagement a été renouvelé lors des deux Sommets des Chefs d’État et de Gouvernement tenus à Abuja (Nigéria) en Avril 2000, sur le thème “ Faire reculer le paludisme”, et en Mai 2006, sur “Le paludisme, le SIDA et la tuberculose“.
A l’issue de l’Assemblée ordinaire des Ministres de la Santé initiée par l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé en Juillet 2009 à Yamoussokro (Côte d’Ivoire), un appel pressant a été lancé aux Gouvernements, communautés et partenaires, afin d’aboutir à une forte mobilisation pour l’accès universel et l’élimination du paludisme en Afrique.
Ce qui justifie la rencontre des pays de l’Afrique de l’Ouest en Août 2009 à Ouagadougou (Burkina Faso) a t-il rappelé. Et c’est là qu’il faut rappeler que chaque pays a su développer une feuille de route pour la couverture universelle en 2010, appuyé en cela par le partenariat “Faire reculer le paludisme“.
Selon le Ministre, notre pays, à l’instar de ceux de l’Afrique de l’Ouest, a élaboré un Plan stratégique 2007-2011 de lutte contre la maladie. “Ce plan s’inspire fortement de la politique nationale de santé et de stratégies mondiales de lutte antipaludique basées sur le développement d’interventions efficaces en matière de prévention, de prise en charge, de renforcement des compétences, de suivi-évaluation et de communication, pour le changement de comportement”, a-t-il rappelé.
En effet, au Mali, selon le système local d’information sanitaire de 2008, le paludisme est responsable de près de 38% des motifs de consultation dans les formations sanitaires publiques. A cet effet, les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans constituent les couches les plus vulnérables. Le Gouvernement de la République du Mali a agi conformément à la décision de gratuité visée par le Chef de l’Etat, rappellera le Chef du département.
“Ainsi sont gratuits les médicaments à base de dérivés d’artésiminine ou CTA pour le traitement du paludisme chez les enfants du moins de 5 ans, et la sulfadoxine pyriméthamine ou SP pour le traitement préventif intermittent du paludisme chez la femme enceinte. Cette gratuité s’étend également aux moustiquaires imprégnées d‘insecticide pour les enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceintes, et cela, dans l’ensemble des formations sanitaires publiques du pays”, a précisé le Ministre.
Cet atelier permettra donc d’orienter les pays participants sur la revue de performance des programmes de lutte contre le paludisme et sur l’élaboration du nouveau plan stratégique.
Laya DIARRA
13 Avril 2010.