Ils sont 162 finalistes des centres d’éducation et de développement (CED) et de jeunes déscolarisés (des recalés du DEF) qui voleront bientôt de leurs propres ailes en cultivant du riz.
La direction nationale de la formation professionnelle, dans son offre de la Bourse de l’emploi, a prévu d’octroyer 1554 bons de formation aux jeunes déscolarisés et 325 aux formateurs. Une première série de formation a démarré le 1er septembre. Elle concerne 585 apprenants dans les filières de la technique culturale, l’aviculture, la production de pépinière, le machinisme agricole et la riziculture.
Mardi 7 octobre, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Ibrahima Ndiaye, a procédé à Niono, dans l’enceinte du Centre d’études et de formation des entreprises (Cefe), au lancement du cycle de qualification professionnelle de 162 finalistes de CED et de jeunes déscolarisés dans la filière riziculture et 20 apprenants dans la filière aviculture. Ces jeunes ont choisi de faire de la culture du riz et l’élevage de la volaille leur futur métier. Mais, pour cela, ils ont besoin d’être formés aux techniques de production du riz et de l’élevage des oiseaux.
Les formations se déroulent en bambara pour les finalistes des CED et en français pour les déscolarisés. La formation se fait par alternance : une semaine de théorie en salle suivie de deux semaines de travaux pratiques, c’est-à-dire d’apprentissage dans une exploitation agricole. Les apprenants sont divisés en deux gros groupes : les groupes « Wassa » et « Gambiaka » pour les finalistes de CED et les groupes « Nerica », « ADNY » et « Nionoka » pour les déscolarisés.
Ces deux gros groupes sont à leur tour subdivisés en sous-groupes d’apprentissage. Chaque sous-groupe (environ 20 apprenants) est confié à un paysan-pilote dont l’exploitation agricole a été choisie à partir de critères que sont : le volontariat et l’acceptation du programme, un champ à accès facile, l’existence au moins du premier équipement et le respect du calendrier agricole et autres normes vulgarisées par l’Office du Niger.
Quant aux finalistes des CED, ils sont encadrés par des formateurs villageois, ceux-là mêmes qui forment en alphabétisation les populations dans les villages. Ce qui leur est très bénéfique puisqu’en plus de leur alphabétisation, il s’agit de les doter de qualification professionnelle. La formation est gratuite, mais le jeune doit avoir l’aval de ses parents qui s’engagent à prendre en charge ses frais de nourriture, d’hébergement, de déplacement et de restauration au Cefe.
Dans la région de Ségou, trois structures de formation dont le Cefe sont retenues pour la mise en œuvre opérationnelle du programme de formation. La formation tend vers sa fin et pour l’heure, les apprenants s’imprègnent des techniques de récoltes, car à Niono, beaucoup sont dans la phase de récolte et battage. Pour de nombreux jeunes, cette formation leur permettra de mieux produire et de vivre de leur production. Selon Ogouno Ongoïba, formateur et président de la ferme semencière R1 de Niono, « les jeunes sont engagés à réussir et ils le prouvent par leur discipline, assiduité tant dans les classes que sur le terrain ».
Le ministre Iba Ndiaye a assuré les jeunes que l’Etat, particulièrement son département, ne ménagera aucun effort pour assurer leur formation. Car pour lui, l’heure n’est plus à l’archaïsme dans un monde en perpétuel mouvement. « Nous devons moderniser notre système de production et cela ne peut aller sans la formation, l’acquisition d’équipements modernes ».
La direction nationale de la formation est en train d’explorer les voies et moyens pour que les jeunes formés puissent avoir accès à des terres qu’ils vont exploiter.
Au cours de la cérémonie de lancement, le ministre Iba Ndiaye à procédé à la remise symbolique d’un lot d’équipements à la Fédération nationale des artisans du Mali destiné aux entreprises artisanales et un autre lot d’équipements destinés aux unions locales des artisans.
Le lancement a été aussi marqué par la signature du contrat de formation technique des formateurs des centres de la DNFP et l’UFAE/MB et la signature du contrat de formation technique des formateurs endogènes entre la DNPF et l’UFAE/MB.
Denis Koné
09 Octobre 2008