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Plus de 47 milliards : c’est la somme mise à la disposition du Mali par la Commission de l’Union européenne. Ce montant sera directement mis à la disposition du Programme d’appui à la réforme administrative (Parad), via le Trésor public.

Au cours d’une brève cérémonie, mardi après-midi au palais présidentiel de Koulouba, S. E. Moctar Ouane, chef de la diplomatie malienne, et l’ambassadrice déléguée de l’UE à Bamako, S. E. Mme Irène Horrejs, ont apposé leurs signatures au bas de la convention de financement du Parad.

C’est la première fois qu’une telle somme est mise entièrement à la disposition d’un pays africain au sud du Sahara par la Commission de l’Union européenne. « Pour la première fois en Afrique, la Commission européenne s’engage à soutenir une réforme de l’Etat au travers d’un appui budgétaire », s’est félicitée l’ambassadrice de l’UE.

Le chef de l’Etat s’est appesanti sur la confiance placée au Mali. « Nous devons relever le défi. La clé de la bonne gouvernance réside dans une administration performante, proche du citoyen et soucieuse de la défense de l’Etat », a ensuite commenté le président de la République.

Le ministre des Affaires étrangères, de son côté, a félicité la partie européenne pour l’appui dont bénéficie notre pays. La convention, à ses dires, marque un tournant décisif dans la réalisation de l’ambitieux programme (décentralisation et réforme institutionnelle) engagé par notre pays.

« Pour permettre une décentralisation effective, améliorer les conditions de vie des populations et dynamiser une démocratie de proximité, une mutation profonde et qualitative de l’administration malienne est nécessaire, en particulier des services déconcentrés », a-t-il soutenu.

Le Parad devra consolider le processus de décentralisation, appuyer les centres de conseils communaux, le FICT/ANICT et accompagner la réforme de l’Etat par une plus grande déconcentration des services publics de l’Etat. L’approche consiste à transférer les financements européens directement sur le compte du Trésor en appui à la mise en œuvre du Programme de développement institutionnel (PDI).

Plus de 80 % pourraient être versés directement au Trésor, assurant ainsi l’intégration du financement dans les procédures nationales pour en faciliter la mise en œuvre.

Les principaux objectifs du Parad concernent le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la décentralisation et le développement institutionnel, la réorganisation de l’Etat central, l’amélioration de la gestion des affaires publiques, la valorisation des ressources humaines et le développement de la citoyenneté.

Les douze indicateurs incorporés dans le programme, a affirmé Mme Horrejs, permettront l’atteinte des objectifs. Ils mesurent, a-t-elle rappelé, l’accès de la population aux services de base, la politique de décentralisation, le niveau de déconcentration du budget et du personnel ainsi que les avancées de la réforme de l’Etat.

Amadou Sidibé

16 mars 2006.