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Depuis quelques temps, les populations font face à une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité. Celles de Ségou ne sont pas en marge de cette hausse.

Les prix des denrées alimentaires tels le sucre, le riz, l’huile alimentaire, le riz brisure non parfumé ont pris l’ascenseur au grand dam des consommateurs, nonobstant les mesures prises par le gouvernement. Face à cette situation, le chef de l’exécutif de la Région de Ségou, le contrôleur général de police, Alassane Traoré a tenu hier dans la salle de conférence du gouvernorat une rencontre avec les opérateurs économiques.

L’objectif de la rencontre était d’échanger sur cette hausse de prix des produits de première nécessité. Pour l’occasion, il avait à ses côtés, le conseiller aux affaires administratives et juridiques, Mohamed Ag Aboubacrine Ag Mohamed et le directeur régional du commerce et de la concurrence, Diakaridia Dembélé. De prime abord, le chef de l’exécutif régional a rappelé que notre pays est confronté depuis trois décennies à une série de crises sociopolitiques, économiques et sécuritaires aggravée par les sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa) du 9 janvier 2022.

Le 11 janvier 2022, les ministres de l’Économie et des Finances, de l’Industrie et du Commerce et des Transports et des Infrastructures ont échangé avec les opérateurs économiques en vue de la prise de mesures urgentes pour assurer l’approvisionnement normal du pays en denrées de première nécessité tout en veillant sur la stabilité des prix. L’État dans le souci de garantir le pouvoir d’achat des consommateurs a pris la décision de subventionner certains produits de grande consommation, notamment le riz brisure non parfumé, le sucre et l’huile alimentaire.

En plus de cette subvention, a-t-il dit, l’État à travers le ministère de l’Industrie et du Commerce a pris l’arrêté N°2022-0865/MIC-SC du 06 avril 2022 portant fixation des prix de certaines marchandises. Ainsi, le riz brisure non parfumé est cédé à 375 Fcfa le kg ; le sucre local à 500 Fcfa le kg ; le sucre importé à 600 Fcfa ; l’huile alimentaire locale à 1.000 Fcfa le litre et l’huile alimentaire importée à 1.200 Fcfa le litre. Cependant, a-t-il déploré, les produits cités ci-dessus ont connu une hausse injustifiée selon les relevés hebdomadaires des produits de grande consommation, établis par la direction régionale du commerce, de la consommation et de la concurrence de Ségou.

Les prix moyens au détail des produits subventionnés sur les marchés au cours de la période du 1er au 7 août 2022 étaient pour le riz brisure non parfumé : 400 Fcfa le kg ; le sucre importé : 750 Fcfa le kg ; l’huile alimentaire importé : 1.400 Fcfa le litre. Le gouverneur a informé ses interlocuteurs de la décision du gouvernement prise à la suite du conseil des ministres extraordinaire du 7 août 2022.

Il s’agit de réaffecter les quantités subventionnées non exécutées au cordon douanier représentant au moins un mois et demi de consommation à d’autres opérateurs économiques ; de procéder à la vérification de l’affichage obligatoire des prix des différents produits dans les lieux de commerce ; de mettre en place très prochainement un numéro vert pour la dénonciation des cas de violation des produits subventionnés et renforcer la fréquentation des contrôles. à la suite du gouverneur, le directeur régional du commerce a également déploré le fait que les prix aient connu une hausse qui ne se justifie pas.

Rappelant les missions de sa structure, il a indiqué qu’elle est dans l’obligation de veiller à l’application des décisions prises par le gouvernement. De ce fait, Diakaridia Dembélé a informé qu’à la suite de cette rencontre, son service va procéder à la vérification des prix au niveau des points de vente. Il a invité les opérateurs économiques à procéder à l’affichage et à se conformer au contenu de l’arrêté. Ces derniers ont salué l’initiative de ce cadre d’échanges.

Cependant, beaucoup de commerçants détaillants et demi grossistes ont émis des réserves concernant la décision du gouvernement qui ne leur profite pas, selon eux. Ils ont plutôt invité le gouvernement à prendre des mesures qui puissent leur permettre de travailler sans enregistrer de pertes financières. Pour cela, ils ont souhaité que le gouvernement leur communique les coordonnées des opérateurs économiques grossistes bénéficiaires des subventions afin qu’ils s’approvisionnent auprès d’eux à des prix leur permettant de soulager le panier de la ménagère.

Le gouverneur a indiqué avoir pris bonne note de leurs préoccupations qu’il a promis de transmettre à qui de droit. En attendant, il a invité les opérateurs économiques à fournir des efforts comme ils l’ont fait pendant l’embargo afin que la population puisse accéder aux produits de première nécessité à des prix raisonnables et soutenables pour le portefeuille des ménages.

Aminata Dindi SISSOKO Amap-Ségou

Source: L’Essor