Foule des grands jours en cette matinée du samedi 9 juillet où le soleil flirtait toujours avec les nuages, car une pluie s’était abattue sur cette bourgade, située à quelque 120 kilomètres de Fana et à 40 kilomètres de la capitale du Banico, Dioila.
Vieux et jeunes s’étaient réunis alors dans une même communion pour fêter cet événement que l’on « attendait depuis des mois« .
Pourtant, le chef de village, Youssouf Coulibaly, n’était pas content, car la visite ministérielle, prévue pour le jeudi 7 juillet a été reportée au samedi.
« Nous voulions vous réserver un accueil des plus chaleureux. Mais le report a fait que nous ne sommes plus sortis en plus grand nombre » a-t-il souligné.
Le préfet du cercle de Dioila, Alou Diarra de calmer les esprits : « Nous sommes des travailleurs de l’Etat et nous sommes, chaque mercredi, tenus de suivre le Conseil des ministres. Après cette réunion, le Premier ministre a convoqué notre hôte à assister à une autre rencontre le vendredi. C’est ce qui l’a empêché d’être parmi nous le jeudi« .
Une déclaration qui a trouvé un écho favorable auprès des villageois qui ont applaudi longuement.
C’était alors au tour du maire de Massigui, Diakaridia Coulibaly, de présenter sa commune qui compte environ 44 556 habitants.
Le marché à volaille, qui y a été inauguré, a coûté la bagatelle de 93 337 234 Fcfa entièrement financés par la Banque Arabe de Développement Economique en Afrique (BADEA) à travers le Projet de Développement de l’Aviculture au Mali (PDAM).
Pour Diakaridia Coulibaly, ce joyau permettra de promouvoir la production et la commercialisation de la volaille dans la commune, d’informer et de former les aviculteurs sur le système coopératif et, enfin, chercher d’autres partenaires techniques et financiers.
Soulignons que cette activité produit en moyenne 8 674 poulets par mois. Grâce aux recettes générées, certaines personnes ont constitué des parcs à bovins. On peut alors aisément comprendre pourquoi le maire de Massigui a promis de « faire bon usage de la maison de la volaille« .
Le président et la présidente de l’association des aviculteurs de la commune de Massigui, Bakary Coulibaly et Mme Kéïta Fanta Traoré, exprimeront, quant à eux, leur joie « d’avoir une telle infrastructure qui leur permettra de travailler dans des conditions parfaites« .
Même satisfaction partagée par le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré, qui, pour l’occasion s’est exprimé en bamanan. Il n’a, par ailleurs, pas oublié d’exhorter les heureux bénéficiaires à « mettre en place un mode de gestion efficace et consensuel des installations« .
Kimparana, localité située à 40 kilomètres de la ville de San.
Il est 18 heures 10 minutes. Le cortège ministériel dévale les cent derniers mètres qui séparent la pace publique du marché où la foule est installée. Les coups de fusil et le balafon sont au rendez-vous.
Ici, la cérémonie est plus simple. On passe au concret. Le maire de Kimparana, Tiagoua Dembélé, dans son intervention, raconte une anecdote : « Quand vous posiez la première pierre de cet édifice, il y a 371 jours, il avait plu. Aujourd’hui, avant son inauguration, il a plu« . Il qualifiera cette coïncidence de « chance pour l’aviculture dans la commune« .
Le ministre Oumar Ibrahim Touré a, quant à lui, prononcé quelques mots en Senoufo, la langue locale, avant d’appeler les Kimparanais à bien gérer les infrastructures. Des réalisations qui ont coûté quelques 74 millions de Fcfa financés également par la BADEA.
Se confiant à nous, le ministre Touré soulignera que la mise en place de ces infrastructures, depuis une année, vise à redonner au secteur avicole « ses lettres de noblesse« .
Notons que la tournée que le ministre de l’Elevage et de la Pêche a entamée, le samedi dernier, se poursuivra à Kidal, Anefis, Ménaka, Anderaboukane, Imenas, Gossi, Intillit Nord, Karwassa, Mopti et Sofara.
Paul MBEN Envoyé spécial
VALORISATION DE LA FILIERE VIANDE
Kidal doté d’un abattoir moderne et d’un marché à bétail
Dans quelques mois, Kidal sera doté d’un abattoir moderne et d’un marché à bétail. Ce sont les deux infrastructures que le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré et la délégation qui l’accompagne ont visitées, le lundi 11 juillet, dès leur arrivée dans la capitale de l’Adrar des Iforas.
Situé à la périphérie de la ville de Kidal, l’abattoir moderne a été construit en 2004 par le projet de Développement Durable de la Région de Kidal (DDRK) sur financement du Grand Duché du Luxembourg. Il a été conçu selon les normes en vigueur au Mali.
En effet, dans cette nouvelle infrastructure, les animaux peuvent être stockés dans un parc. Un mur permet de séparer les petits ruminants des bovins et des camelins.
Le bâtiment comprend trois parties.
Il s’agit d’une aire de saignée et des crochets pour petits ruminants, un rail équipé de palans pour les gros animaux et une triperie. Ce joyau a coûté la bagatelle de 30 millions de Fcfa
De plus, les normes d’hygiène sont respectées. Ainsi, le sol et les murs sont carrelés. Ce qui permet de nettoyer facilement le bâtiment.
Bâti sur trois hectares, le nouveau marché à bétail comprend, quant à lui, deux aires d’abattage et une rampe d’embarquement. Son coût global de réalisation est de 60 millions de Fcfa.
Il a été construit en 1996 par le Programme de Sécurité Alimentaire et de Revenu de la Région de Kidal (PSARK) et se trouve à proximité de l’abattoir
Des réalisations que le ministre Oumar Ibrahim Touré a qualifiées « d’excellentes ».
« Ces infrastructures viennent combler un énorme vide au niveau de la région de Kidal. Avoir un marché à bétail d’une telle envergure est un atout essentiel en matière de valorisation des produits de l’élevage. De plus ces actions visent à mettre l’élevage et l’éleveur à la place qui leur revient dans l’économie nationale » a souligné Oumar Ibrahim Touré.
Dans le même ordre d’idées, le chef du volet élevage du projet DDRK, le Docteur Biddine Issouf Ag Alkalif, a relevé que « l’abattoir s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des conditions sanitaires d’abattage des animaux dans la région de Kidal« .
En plus de l’abattage et de la commercialisation de la viande fraîche dans la région de Kidal, le DDRK envisage de sécher cette denrée qui sera vendue au Programme Alimentaire Mondial (PAM).
Cet organisme international pourra alors, de son côté, alimenter les cantines scolaires.
Il sied de noter que, contrairement au nouvel abattoir, l’ancien ne répondait à aucune norme d’hygiène. Et pour cause : il était situé sur la rive sud de l’Oued, à proximité des jardins publics.
Par ailleurs, les animaux étaient abattus à même le sol dans un mélange de latérite, de sable et de sang. Les crochets qui servent à accrocher les carcasses d’animaux étant insuffisants, les bouchers étaient obligés d’utiliser les arbres qui s’y trouvaient.
Notons enfin que la visite du ministre de l’Elevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré, a pris fin, le mardi 12 juillet, par une conférence des cadres. Une réunion qui a enregistré l’annonce du démarrage de deux projets qui entrent dans la valorisation de la filière viande au Mali.
Paul Mben, envoyé spécial
14 juillet 2005