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« Le projet de nouveau Code Electoral transforme le régime démocratique malien en une ploutocratie censitaire », selon la Cnas Faso Hèrè
Le nouveau projet de loi électorale continue d’être vilipendé au Mali. Des partis politiques de tout bord (majorité, centre et opposition) rivalisent d’ardeur pour le fustiger. La Convention Nationale pour une Afrique Solidaire ( CNAS-Faso Hèrè), le parti de l’ex Premier ministre Soumana Sako, aussi, « condamne sans appel le projet de loi soumis par le Gouvernement et appelle l’Assemblée Nationale à le rejeter ». Selon les responsables du Parti, « le projet de nouveau Code Electoral transforme le régime démocratique malien en une ploutocratie censitaire et ce, au mépris des valeurs de la Révolution Populaire du 26 mars 1991 ». La CNAS Faso Hèrè accuse le pouvoir en place d’avoir « tourné le dos aux valeurs du 26 mars » et appelle « l’ensemble des forces patriotiques, républicaines, démocratiques et progressistes à redoubler de vigilance et de détermination pour faire échec aux velléités boulimiques d’une caste politico-familiale ambitionnant de perpétuer sa mainmise sur l’appareil d’Etat au détriment du Peuple malien. »

Le nouveau projet de loi électorale est honni par beaucoup de partis politiques maliens. La Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso Hèrè), le parti de Soumana Sako, ex Premier ministre du Mali sous la transition, s’oppose au projet de loi portant Code électoral soumis à l’examen de l’Assemblée Nationale dont l’adoption est prévue le Jeudi 8 septembre prochain. « Le Bureau Politique National de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso Hèrè) condamne sans appel le projet de loi soumis par le Gouvernement et appelle l’Assemblée Nationale à le rejeter. », indique la Cnas Faso Hèrè, dans un communiqué signé par Edmond Dembelé, le secrétaire politique du parti. En effet, précise la CNAS Faso Hèrè, en portant à 35 millions FCFA, soit plus de 200 fois le revenu moyen per capita au Mali et beaucoup plus qu’en Côte d’Ivoire et au Gabon, le montant de la caution exigée pour être candidat à l’élection présidentielle, le projet de nouveau Code Electoral transforme le régime démocratique malien en une ploutocratie censitaire et ce, au mépris des valeurs de la Révolution Populaire du 26 mars 1991. « En augmentant le nombre de députés dont le parrainage est exigé et en réservant ce privilège exorbitant aux seuls Conseillers Nationaux à l’exclusion des Conseillers communaux, le projet de nouveau Code Electoral vise à barrer la route aux candidats porteurs de changement et à restreindre arbitrairement l’éventail de choix offert au Peuple malien », argumente la CNAS Faso Hèrè, avant de mettre en garde contre une loi qui menace la démocratie malienne : « En outre, en perpétuant la création d’une caste de « Grands Electeurs » en violation flagrante de la Constitution du 12 janvier 1992 comme l’avait estimé la Cour Constitutionnelle en 2006 déjà, le projet de nouveau Code Electoral aggrave la corruption des élites politiques et représente une menace réelle, grave et imminente ! sur l’enracinement, voire la survie, de la démocratie au Mali. »

« Le régime issu des élections générales de 2013 a manifestement tourné le dos aux valeurs du 26 mars »

Selon les responsables de la Cnas Faso Hèrè, en « prévoyant la possibilité que le même scrutin soit organisé en des moments différents suivant les localités, le projet de révision du Code Electoral contribue à aggraver les risques de partition du pays qui sous-tendent déjà l’Accord anti national d’Alger. » Le projet gouvernemental, explique la CNAS Faso Hèrè, viole les instruments pertinents de l’Union Africaine et de la CEDEAO interdisant toute modification non consensuelle de la loi électorale à moins de six mois des scrutins. Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè, tout en rappelant que c’est la Transition Démocratique de 1991-1992 qui a institué le cadre de concertations périodiques entre le Gouvernement et la classe politique, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè engage l’Assemblée Nationale à exiger du Gouvernement qu’il revoie sa copie et avant la soumettre audit cadre de concertation avant toute nouvelle saisine du Parlement. Soumana Sako et ses amis, notant que le régime issu des élections générales de 2013 a manifestement tourné le dos aux valeurs du 26 mars, invitent l’ensemble des forces patriotiques, républicaines, démocratiques et progressistes à redoubler de vigilance et de détermination pour faire échec aux velléités boulimiques d’une caste politico-familiale ambitionnant de perpétuer sa mainmise sur l’appareil d’Etat au détriment du Peuple malien.

M. K. Diakité

Le Républicain du 6 Septembre 2016