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On se rappelle que le code du mariage et de la tutelle a été adopté par la loi N° 62-17 du 3 février 1962.

Ce code a vu l’uniformisation de toutes les “lois sociales” qui régissaient le mariage au Mali. Il règle non seulement les rapports personnels, mais aussi les rapports patrimoniaux des époux.

Selon ce code, le mariage doit être célébré devant l’officier d’Etat civil. Cependant, ledit code n’exclut pas le mariage religieux. Seulement, il ne saurait être célébré avant le mariage civil.

Le Mali étant une République laïque, il s’agit là d’un principe constitutionnel qu’aucune loi ne doit violer. La laïcité est un principe rigide en ce sens qu’aucune modification de la constitution ne peut la compromettre.

L’adoption d’une loi en faveur d’une religion ne fera qu’affirmer la primauté de cette dernière, et de facto, instaurer une religion d’Etat.

Au Mali, c’est donc une loi qui gère le mariage. C’est pourquoi il doit être célébré devant les représentants de l’Etat.

Et attribuer ces prérogatives à des particuliers consiste à transférer l’autorité de l’Etat à ces derniers. Faut-il accepter le principe de dualité en matière de mariage ?

Que faut-il faire face à une telle situation ? Abroger une loi au profit de l’autre ou donner la possibilité aux citoyens d’opter pour l’un ou l’autre cas ?

S’agissant du coût du mariage, l’adoption d’une loi religieuse ne pourrait être une solution efficace. Le problème de cortège est un acte qui dépend du libre arbitre des époux.

Pour réduire le coût du mariage, il est souhaitable de réfléchir sur une loi pour réglementer le cortège. En réussissant ce pari, il ne fait aucun doute qu’on assistera à une diminution des accidents de circulation liés au cortège.

Au finish, il est loisible que l’Etat civil soit le domaine exclusif de l’Etat. C’est en cela que le mariage serait une véritable institution. Dans tous les cas, les derniers mots reviennent aux députés et au Président de la République.

Mamadou Sylla, 4e année Droit – Bamako

18 août 2005