Le foncier est une question sensible dans les zones urbaines. A Bamako, chaque habitant aspire avoir un toit. Tous les moyens sont bons pour parvenir à cet idéal. Avec le coût élevé de la location, la course aux logements se fait parfois dans la plus grande illégalité.
Pour beaucoup de citoyens, la meilleure façon d’avoir un chez soi, c’est l’occupation anarchique que certains appellent les “sozorobougou”. Cette pratique de “sozorobougou” est devenue si courante que certains ne se gênent plus à occuper les zones aéroportuaires, et ce avec tous les dangers qu’ils peuvent encourir.
En agissant ainsi, ils s’attendent à ce qu’ils soient pris en compte dans les recasements futurs. C’est pourquoi dans les zones de recasement, on retrouve beaucoup de déguerpis.
OPPOSITION A L’AUTORITE DE L’ETAT
Il est un constat depuis quelques temps que les opérations de déguerpissement se font avec beaucoup de peine. Il arrive dès fois que ceux qui ont occupé anarchiquement les parcelles développent une certaine résistance à l’égard de l’Etat.
Ceux qui se livrent à de tels actes, oublient que la terre appartient à l’Etat. A quoi sert de s’opposer aux décisions de l’Etat si au finish vous serez recasés.
Dans nos réflexions, il nous arrive parfois de comprendre que certains citoyens se croient tout permis, qu’ils sont au-dessus de l’Etat.
Sinon comment comprendre que malgré les diverses tentatives entreprises par la mairie pour faire déguerpir de Niamakoro “Karamokola”, dans la douceur les populations de ladite zone s’opposent aux décisions municipales? Pourquoi refusent-elles d’obtempérer à la décision du jugement n°281 du 24 mai 2006 ? Pourquoi tant d’acharnement à l’encontre de l’autorité légitime ?
DES SANCTIONS S’IMPOSENT
Il est temps que les uns et les autres comprennent qu’on ne peut pas s’opposer aux décisions de l’Etat sans s’exposer à des sanctions. Les habitants de Niamakoro “Karamokola” viennent de l’apprendre à leur dépens.
L’Etat fait de son mieux, même si beaucoup reste à faire dans le domaine du logement. Depuis un certain temps, les logements sociaux sont devenus une réalité. Ce qui a permis à certains concitoyens, malgré leurs moyens limités, d’avoir là où dormir.
On doit comprendre dans ce pays qu’on ne peut rien obtenir dans l’illégalité et de surcroît lorsqu’on s’oppose à l’autorité légitime. Il y a d’autres moyens de recours que la force. Pourquoi ne pas les user lorsqu’on est sûr d’avoir raison?
Almamy SYLLA
05 septembre 2006.