“L’approche des sources écrites sur les Bwa a révelé
un triple mouvement : confusion-différentiation et
remise en question. L’intégration des Bwa n’est pas
encore terminée, l’ethnie des bo existe, mais elle est
aujourd’hui en construction et enfin les bo ont des
histoires lignagères”.
Ce sont les principaux
renseignements qu’on pourra retenir de cet exposé sur
l’origine des Bwa martelés par le conférencier Joseph
Tanden Diarra.
La probématique, les contours du terrain
d’investigation, les sources classiques de l’histoire
du peuplement, les objets historiques non identifiés,
les résultats, tel a été le plan établi par le
conférencier.
M. Diarra a parlé d’abord des différents clans,
lignages, ethnies qui font partie des bo : Kamaté,
Théra, Diassana, Déma, Dénou, Daka, Mounka, Traoré,
Koné, Diarra…
Aux dires du conférencier, selon certaines données,
il existe 705 lignages, 22 villages et les bo au Mali
représentent 350.000.
Au Burkina Faso, il existe aussi
des bo précise le conférencier tout en ajoutant que sa
recherche reste inachevée “J’ai été confronté à une
part à un problème de moyens financiers et matériels
et d’autre part le temps aussi a fait défaut”.
Le territoire sur lequel vivent les bo a été
antérieurement occupé par les populations miniankas.
C’est suite à des conflits, à des problèmes de
maladies que les bo ont été une population en
mouvement dans le temps.
Les clans bo se sont
combattus entre eux durant des décennies, a fait
ressortir le conférencier. Il existe deux hypothèses
actuelles du peuplement :
– l’hypothèse de l’antériorité d’une occupation
minyanka du pays bo
– la mise en place des Populations bwa,
Ce qui donne les cas suivants :
– l’hypothèse d’une population souche bo : Dakouo,
Mounkoro, Dena, Denou;
– la mise en place des autres populations : Thera,
Diassana, Kamaté, Koné, Dembélé, Diarra, Coulibaly,
Traoré/Baya/Kéïta/Kweta/Koïta, Dabu et autres petites
clans.
Nous avons aussi les castes en pays bo : Are/griots
et vina/forgerons.
Le conférencier a martelé que le calcul de peuplement
des bo est très difficile. Car il existe peu de
sources fiables sur leur histoire.
Selon des études, a précisé M. Traoré, au 14è siècle
les bobo communément appelés ont remonté la région de
San. D’autres informations précisent qu’ils vivaient à
Diené et dans la falaise de Badiangara.
Le conférencier a aussi revelé que les Kamaté
seraient des dioula (commerçants) musulmans qui se
seraient metamorphosés en paysans animistes. “Je ne
sais pas comment cela a pu s’opérer, mais c’est
presque incroyable”.
Les bo ont un lourd héritage colonial d’où
l’appelation « bobo ». On retient de cette conférence
débat plusieurs éléments.
C’est le fait que les bobo
n’ont pas une langue commune, il existe plusieurs
langues, bobo. L’ethnie bo existe, mais elle est
aujourd’hui en construction. Ils ont des histoires
lignagères.
En guise de conclusion générales, on
retient :
– l’approche des sources écrites sur les Bwa a revelé
un triple mouvement : confusion différentiation et
remise en question,
– L’histoire du peuplement du pays bo ne peut se
faire avec les sources classiques. Il faut la
construire à partir des villages bo et travailler sur
les lignages et les clans.
– Il faut élaborer les lignages dans des ensembles
tels les clans et sous-clans.
Enfin ce travail pionnier est un ensemble
d’hypothèses de travail qui peuvent et doivent être
remises en question à tout moment.
Nul ne saurait s’y
référer pour perturber l’ordre social bo, a enfin
martelé le conférencier.
Mamadi TOUNKARA
26 septembre 2005.