Il y a de cela quelques mois, les maliens et les maliennes assistèrent
impuissants à une hausse subite du prix du transport collectif urbain et
interurbain. Une augmentation qui serait nécessitée par une montée en
flèche du coût des hydrocarbures. Sans qu’elles soient préparées au
préalable à ce changement, les paisibles populations n’ont pu en fait que
constater les dégâts, un bon matin.
Une chose qui, on se rappelle encore,
avait donné lieu à plusieurs jours de contestation et de tiraillement
entre les usagers et les exploitants des moyens de transport collectif
qui, tenant à leurs arrières, ont de leur propre chef fixé des tarifs qui
leur font la part belle.
Si finalement les choses sont vite rentrées dans l’ordre, une chose a
cependant marqué les esprits. Il s’agit du mutisme coupable de la plupart
des associations qui se réclament de la défense des intérêts des
consommateurs. Ces dernières ont presque toutes brillé par leur discrétion
face à une situation qui les interpellait en premier lieu.
La pilule, on
le sait, a depuis été avalée par les usagers qui désormais, ont accepté
cette nouvelle donne, faute de pouvoir y changer quelque chose.
En cette occasion, une des plaintes des citoyens s’expliquait par la non
intervention des autorités du District pour expliquer, voire convaincre
les populations de la nécessité d’une telle mesure d’augmentation.
Une
chose qui amène aujourd’hui à s’interroger sur l’opportunité de la sortie,
avant – hier, du Maire central qui, accompagné des maires des six communes
du District de Bamako, entendait apporter à la population la contradiction
d’une rumeur qui court actuellement et qui fait cas d’une baisse du prix
du transport collectif au niveau de la capitale.
Absent sur scène tout au long de ces mois où le torchon a sérieusement
brûlé entre clients et apprentis de Sotrama, le Maire central aurait pu
rester tapis toujours dans l’ombre et laisser les choses s’arranger
d’elles-mêmes comme cela semble être jusque là le mode de gestion choisi.
En tous les cas, une telle initiative, pour le moins ridicule du maire,
peut-elle avoir une autre motivation qu’une simple tentative du maire
Moussa Badoulaye de se racheter pour avoir manqué de faire face à ses
responsabilités alors que le problème naissait, il y a de cela quelques
mois.
Oumar Diamoye
21 décembre 2005.