« La prévention et la gestion des conflits dans le bassin du fleuve Niger constituent une question très délicate. Les populations n’exercent pas la même activité. L’activité exercée par certains constitue un risque pour l’activité des autres. L’agriculture et l’élevage en sont un bel exemple. Cependant, les populations ont vécu ensemble dans ce bassin depuis la nuit des temps. Les chefs traditionnels possédaient des mécanismes qui ont montré leur efficacité dans la gestion des conflits. Pourquoi ne pas partir de ces mécanismes qui sont propres à nous pour prévenir et gérer nos conflits ?« , a déclaré Aly Dembélé, secrétaire général du GASFN. Lamine Kéïta, ancien ministre des Eaux de répondre : « Je ne suis pas contre l’usage des mécanismes traditionnels de gestion des conflits. Mais à mon humble avis la voie de la justice est la meilleure pour résoudre une bonne fois pour toutes les conflits« .
Un autre intervenant d’enfoncer le clou : « Il faut évoluer avec le temps, les mécanismes traditionnels, sont dépassés. Il faut l’implication de la justice« . Il poursuit, « je crois qu’il faut laisser les gens travailler comme ils veulent. Que ceux qui sont en train de chercher le sable dans le fleuve continuent avec leur activité ».
C’est dans ce climat plein de contradictions que la conférence débat qui a marqué la 41ème édition du Club de la presse de Radio Klédu s’est déroulée dans la salle de conférence du Centre du secteur privé le samedi 1er juillet.
Animée conjointement par Lamine Kéïta, ancien ministre des Eaux du Mali, Aly Dembélé, Secrétaire général du GASFN et Housseiny Maïga, point focal ABN du Mali, cette rencontre a offert l’occasion à une partie des journalistes présents d’échanger sur la typologie des conflits qui se déroulent quotidiennement dans le bassin du Niger. S’y ajoutent les méthodes de prévention et de résolution que l’Etat préconise.
D’entrée de jeu, Housseiny Maïga, a présenté l’Autorité du Bassin du Niger. Selon lui, l’ABN a été créée en novembre 1980 à Faranah, en Guinée, en lieu et place de la Commission du Fleuve Niger (CFN) qui avait vu le jour en 1964. Les organes statutaires de l’ABN sont, entre autres, le Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement, le Conseil des Ministres.
Dès sa création, continue l’orateur, l’ABN s’est donné comme mission de promouvoir la coopération entre les pays membres et d’assurer un développement intégré du bassin dans tous les domaines par la mise en valeur de ses ressources, notamment sur les plans de l’énergie, de l’hydraulique, de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la pisciculture, de la sylviculture, de l’exploitation forestière, des transports et communications et de l’industrie.
Quant à Lamine Kéïta, il a axé son intervention sur les conflits qui ont tourné autour du projet d’aménagement du seuil de Talo.