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Pour sa première conférence-débats, l’Amicale Malienne du Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique (AMACESA) a passé au peigne fin «le rôle des organisations de la société civile dans la prévention et la gestion des conflits communautaires».

Le vendredi 30 septembre 2005, Mamadou Clazié Cissouma, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, a présidé la toute première
conférence- débats organisée par l’AMACESA.

Pour la circonstance, Abdoul Aziz Diallo, socio-économiste et non moins secrétaire au développement de l’AMACESA a évoqué le rôle des organisations de la société civile dans la prévention et la gestion des conflits communautaires.

Le conférencier dira qu’au Mali, les conflits communautaires sont de plusieurs types et de plusieurs mobiles.

Selon lui, les constats faits sur le terrain et confirmés par les documents administratifs au ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales et au ministère de la justice, montrent que certaines régions sont plus que d’autres des zones de concentration de conflits.

Ce sont : le Sahel occidental en 1ère région, à cause de la cosmogonie des populations et de l’hétérogénéité des activités, la zone du Delta du Niger et la zone du plateau dogon, à cause d’un massif culturel qui a du mal à s’adapter aux contraintes mondaines.

Par ailleurs, le conférencier a indiqué que les régions du sud Mali sont considérées comme plus stables à cause de l’homogénéité des populations et des cultures. Il dira que le Nord Mali se caractérise par une densité de conflits fonciers considérés comme pas trop violents.

«Quelques conflits fonciers sont arrivés à des stades d’affrontement, mais généralement des affrontements intracommunautaires, qui pour la plupart n’ont pris de l’ampleur qu’à cause de leur politisation» a-t-il déclaré.

Le conférencier a ensuite regroupé les conflits rencontrés sur le terrain selon leur objet et leur importance. Il dira qu’il y a les conflits liés à la gestion des ressources naturelles et les conflits religieux.

Au titre des conflits liés à la gestion des ressources naturelles, il a cité les conflits entre agriculteurs de la même famille, entre les familles de même village et entre agriculteurs et propriétaires d’animaux domestiques ou d’éleveurs.

Quant aux conflits religieux, le conférencier a rappelé le conflit de Yéréré et le conflit de Ty, commune de Fatoma, cercle de Mopti.

Il a aussi indiqué qu’il y a des conflits de chefferie et des conflits liés à la décentralisation, tel que celui de Kassa au pays Dogon.

En ce qui concerne la résolution de ces conflits, le conférencier a indiqué qu’aujourd’hui, tous reconnaissent qu’il faut des nouvelles approches dans la gestion des violences à grande échelle.

Selon lui, la participation active des couches de la population à l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de prévention et de gestion des conflits est devenue incontournable.

«La société civile doit jouer un rôle de premier plan face à des gouvernements qui ont montré leur limite sinon leur incapacité réelle ou supposée de résoudre les conflits dont ils sont acteurs ou non» a-t-il déclaré.

Il a ensuite déclaré que la société civile possède des compétences dans la prévention et la gestion des conflits dans les domaines tels que l’identification des sources et prévention, la gestion et la consolidation des acquis.

Abdoul Aziz Diallo a révélé que plusieurs organisations de la société civile au Mali sont actives en matière de prévention, règlement, formation, sensibilisation, médiation, plaidoyer.

Le Colonel Mahamane Touré, secrétaire exécutif de l’AMACESA avait fait aussi une brève présentation du centre d’Etudes stratégiques de l’Afrique
(CESA) et de l’AMACESA.

Selon lui, le CESA est une institution américaine de réflexion, d’analyse stratégique et de formation, faisant partie intégrante de l’université nationale de défense, à Washington.

Il est rattaché à la fois au ministère américain de la défense et à celui des Affaires étrangères. Il dira que l’AMACESA a vu le jour au terme d’une assemblée générale constitutive qui s’est tenue du 31 juillet au 1er août 2004.

L’AMACESA, selon lui est une association apolitique, non confessionnelle, à but non lucratif, composée à partir de trente sept membres actifs qui sont des anciens conférenciers, auditeurs ou membres associés aux facultés ayant participé aux deux symposiums et dix séminaires organisés de novembre 1999 à nos jours.

Il a indiqué que la vision de l’AMACESA est la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali, dans la sous région, en Afrique et dans le Monde.

Assane Koné

05 octobre 2005.