A ce sujet, les acteurs politiques sont surtout indexés. Toute chose qui impose des constats pertinents sur le degré d’ancrage de la culture politique au Mali et ce, après plus d’une décennie de pratique démocratique.
D’ailleurs, même par rapport au déroulement des législatives partielles, on continue à déplorer la persistance de cas de fraude et de l’usage de l’argent aux fins d’achat de conscience.
Dès lors, c’est l’alerte qui est donnée aux autorités de tutelle des élections et à l’ensemble de la classe politique.
LA FORMATION POLITIQUE, UNE EXIGENCE
De l’ouverture démocratique à ce jour, la classe politique ne cesse de parler de la nécessité de lui donner les moyens en vue de la formation des militants et cadres.
Il s’agit essentiellement d’un besoin de formation politique. Il ne serait pas correct d’affirmer que cet aspect dans le processus démocratique a été négligé ou que rien n’en a été fait.
En effet, depuis l’ouverture démocratique, les autorités du MATCL, surtout à la veille de chaque élection, incitent les acteurs politiques à former, informer et sensibiliser les militants et cadres.
Il s’agit, en fait d’oeuvrer au renforcement des capacités des ressources humaines des partis. Dans ce cadre, pendant un bon moment, plusieurs partis politiques dont le PARENA, l’ADEMA, le CNID, l’UDD avaient engagé l’offensive en direction des militants avec plusieurs modules de formation. La liste n’est pas exhaustive.
En son temps, il y avait une saine émulation au sein des partis. Mais, en raison de l’insuffisance de ressources financières au sein des partis politiques, ces initiatives sont au ralenti dans plusieurs partis politiques. Récemment, c’est encore le PARENA qui a pris le flambeau de la relance des contacts avec les militants.
On a pu le constater surtout avec les actions que ce parti a entreprises dans le cadre de la vulgarisation de la Loi d’orientation agricole. Une initiative saluée par l’opinion publique nationale à un moment où il est nécessaire de travailler à mettre tout le monde sur le même pied d’égalité.
DES EXPERIENCES A POURSUIVRE
Le projet d’appui au renforcement des capacités des partis politiques, entre temps, est venu à point nommé, même si tous les partis politiques ne sont pas éligibles au programme de formation en raison des critères qui sont appliqués.
Les partis qui, pour la bonne organisation de leurs activités, et le travail accompli sur le terrain, ont bénéficié du financement de la formation par le projet d’appui au renforcement des capacités des partis politiques, ont tous bien apprécié l’appui qui concernait les modules relatifs à la gestion des fonds des partis, au financement des partis, à la gestion des conflits au sein des partis, à la sensibilisation et à la mobilisation des militants et électeurs.
Des réactions de satisfaction tombaient après chaque séance de formation. Et, le plus grand nombre de bénéficiaires a demandé à ce que se poursuive le cycle de formation. Peut-être qu’à la lumière des législatives partielles l’impact de ce travail de renforcement des capacités des partis politiques n’a pas été tellement perceptible, mais on espère que cela est surtout dû au fait que certains partis, et ils sont nombreux, ayant bénéficié de la formation, n’ont pas pris part à ces législatives partielles. Par rapport à ces considérations rendez-vous est donc donné pour les élections générales de 2007 dont les enjeux sont nettement plus grands.
VERS PLUS DE LISIBILITE DES RAPPORTS DE FORCES
A partir des résultats et tendances dégagés des législatives partielles, au sein de l’opinion, on s’efforce à expliquer les rapports de forces et ce, de façon prématurée entre ATT, ceux qui le soutiennent et le RPM qui représente un adversaire de taille d’ATT aux prochaines compétitions électorales.
Il va de soi que jusqu’à présent, personne n’ait annoncé sa candidature aux prochaines élections, mais l’opinion est convaincue que ATT sera candidat à sa propre succession et que IBK ne ratera pas cette opportunité pour tenter de prendre sa revanche.
Mais, il semble que c’est aller trop vite en besogne, surtout lorsque certains font toujours allusion aux rapports de forces non pas entre les partis qui sont en compétition, mais entre IBK et ATT.
Ce que l’on sait, c’est que le RPM se montre un parti très ambitieux. Malgré ces hypothèses, la situation politique présente encore une très faible lisibilité qui ne permet pas de tirer déjà des conclusions par rapport à ce que seront les rapports de forces.
Dans tous les cas, au fur et à mesure que nous nous rapprocherons des élections de 2007, la lisibilité sera plus claire concernant les rapports de forces.
Moussa SOW
29 mars 2006.