L’ancien chef de l’Etat Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara se sont vus dimanche soir 7 novembre pour la quatrième fois en trois jours. A la sortie de cette rencontre le candidat éliminé au premier tour, Henri Konan Bédié a appelé tous les électeurs à voter pour le candidat Ouattara face au président sortant Laurent Gbagbo lors du second tour du scrutin le 21 novembre.
Alassane Ouattara est désormais le candidat de l’opposition ivoirienne. Qualifié pour le second tour de la présidentielle dans quinze jours, le président du RDR, (Rassemblement des républicains) n’est plus seulement le candidat de son parti mais bien celui du RHDP, le Rassemblement des houphouëtistes, autrement dit la coalition d’opposition.
Henri Konan Bédié «:Nous appelons à voter massivement pour le candidat Alassane Ouattara afin d’assurer au RHDP une victoire éclatante au second tour de l’élection présidentielle.»
Certes, le président Bédié qui a lu cette déclaration de soutien à Alassane Ouattara a, une fois encore, dénoncé les fraudes massives, a-t-il dit, lors du premier tour mais l’ancien chef de l’Etat éliminé de la course à la présidence n’a pas exigé de nouveau un recomptage des voix.
L’heure n’est donc plus pour l’opposition aux polémiques judiciaires mais à la mobilisation des militants et sympathisants pour le second tour. Plus une seconde n’étant désormais à perdre, Henri Konan Bédié appelle donc tous les électeurs à se rassembler autour de la candidature Ouattara afin de sauvegarder, dit-il, l’héritage du père de la nation, feu Félix Houphouët-Boigny.
A cet effet, le RHDP va se doter d’une direction nationale de campagne commune qui, selon nos informations, pourrait être conduite par un éminent cadre du PDCI, le parti du président Bédié.
Article publié le 08 Novembre par RFI.
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Élection ivoirienne: « alliance contre-nature » Bédié-Ouattara (camp Gbagbo)
Le camp du président ivoirien Laurent Gbagbo a fustigé lundi l` »alliance contre-nature » entre l`ancien président Henri Konan Bédié et l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara, qui affrontera au deuxième tour de la présidentielle le 21 novembre le chef de l`Etat sortant.
« Bédié doit reconnaître à sa base son droit (…) à rester patriote et à ne
pas s`engager dans des alliances contre-nature », a déclaré à l`AFP Eric Kahé,
un responsable de la coalition des partis pro-Gbagbo.
« Le peuple ne suivra pas Bédié », a-t-il tranché, rappelant les « relations
tumultueuses » entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié.
L`ancien président, chef du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI,
ex-parti unique), respecte sa « parole » mais elle « n`engage pas les militants
du PDCI », qui devront « être aux côtés du rempart de la République qu`est
Laurent Gbagbo », a estimé M. Kahé.
« Nous appelons à un sursaut contre cette alliance où M. Alassane Ouattara
veut diviser le PDCI, et autour de celui qui a une vision de la Côte d`Ivoire,
Laurent Gbagbo », a dit lors d`un point de presse Charles Blé Goudé,
responsable de la campagne de M. Gbagbo pour la jeunesse.
Le PDCI risque d`être « phagocyté » par le camp Ouattara, alors qu` »il faut
éviter que (le parti) ne survive pas à ces élections », a-t-il avancé.
Le leader des « patriotes », jeunes partisans du président sortant, a demandé
en outre « une sécurisation des électeurs pro-Gbagbo » dans la zone nord,
contrôlée par l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis le putsch raté
de 2002, évoquant des « menaces et intimidations ».
Vaincu au premier tour le 31 octobre, M. Bédié a appelé dimanche à « voter
massivement » pour M. Ouattara, au nom du Rassemblement des houphouétistes pour
la démocratie et la paix (RHDP).
Il a ainsi donné consigne de vote en faveur du candidat d`opposition
qualifié pour la finale de ce scrutin censé clore une décennie de crise
politico-militaire, comme prévu à la naissance de cette alliance en 2005.
Avant d`être alliés, les camps Bédié et Ouattara s`affrontèrent
farouchement, dans le sillage du débat sur « l`ivoirité » lancé dans les années
1990 par des partisans de M. Bédié contre M. Ouattara, exclu du scrutin de
2000 pour « nationalité douteuse ».
Publié le lundi 8 novembre 2010 AFP