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Le centre Djoliba a servi de cadre à une conférence-débats sur le thème : “Bilan des appuis faits aux femmes au cours des élections présidentielle et législatives 2007”. C’était le samedi dernier. Organisée par le secrétariat régional de l’Organisation Panafricaine des Femmes, en partenariat avec l’organisation néerlandaise de développement, le programme d’appui aux collectivités territoriales et le projet partenariat pour le renforcement des capacités des partis politiques au Mali, cette conférence s’inscrit dans le cadre des activités de la journée panafricaine des femmes.

La cérémonie d’ouverture était présidée par Mme Diarra Kadiatou Sammoura, conseiller au Ministère de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille. Les participants ont d’abord eu droit aux mots de Mme Alwata Ichata Saï, présidente de l’OPF.

Dans son discours, elle a rappelé le thème retenu pour la célébration de la journée panafricaine, à savoir, “la paupérisation de l’Afrique, quel développement économique pour le continent : enjeux et défis”. Ce thème, a t-elle déclaré, cadre parfaitement avec les préoccupations des femmes du continent.

Mme Diarra Kadiatou Sammoura fera savoir que cette conférence est l’occasion d’informer les Maliens du bilan de tous les appuis obtenus lors des élections présidentielle et législatives de cette année. Pour elle, de 1992 à nos jours, notre pays est incontestablement resté une école, en matière de gouvernance, avec une participation très active des femmes à la vie publique.

Elle soulignera cependant que le bilan de la représentation des femmes à l’Assemblée Nationale reste peu reluisant.

Les femmes ne renoncent pas à leur quota

Pour animer cette conférence, l’organisation panafricaine a fait appel à deux éminentes personnalités du mouvement associatif féminin et de la scène politique malienne. Il s’agit de Mme Kané Nana Sanou, et du Professeur Mohamedoun Dicko.

Si la communication de Mme Kané Nana Sanou a été axée sur le bilan des appuis, comme l’indique le thème de la conférence, le professeur Dicko, quant à lui, a abordé le problème des femmes sur l’angle historique et politique.

Pour le professeur Dicko, le problème de la femme est celui de toute la société. Remontant dans l’histoire de notre pays, en se situant dans la période coloniale, l’historien a rappelé le grand rôle joué par les femmes, lors de la grève des cheminots de novembre 1945.

Selon lui, le combat politique des femmes n’a pas commencé aujourd’hui, mais depuis longtemps. A cet effet, il rappellera leur implication active dans la mobilisation pour les élections et toutes les autres luttes.

La deuxième conférencière dira que le bilan est positif. Elle a pourtant déploré la régression de la représentativité des femmes dans les instances de décision, notamment la sous représentativité des femmes à l’Assemblée Nationale.

Faisant l’historique du parlement malien, elle a tenté d’apporter des chiffres expliquant comment les femmes sont faiblement représentées à l’Assemblée, depuis l’indépendance de notre pays. De 1959 à 1964, l’Assemblée Nationale comptait 1 femme député sur 80. De 1960 à 1967 elles étaient 2; de 1979 à 1985, il y en avait 2 ; de 1985 à 1988, elles étaient 3.

Mais, leur nombre a augmenté de 1988 à 1999, avec 5 femmes députés. De 1992 à 1997, sur 116 députés, il n’y avait que 3 femmes. Après les législatives de 2002, elles étaient 18 femmes députés. Mais avec les dernières élections législatives, le nombre a chuté.

Sur 200 femmes candidates au départ, 28 seulement ont pu arriver au second tour. Aux résultats provisoires, on donne 15 femmes élues. Les débats étaient très houleux au cours de cette conférence, car les femmes sont revenues sur la question du quota rejeté par l’Assemblée Nationale.

Des intervenants, responsables de partis politiques pour la plupart, ont tenté de donner des explications. Le professeur Dicko s’est déclaré favorable au quota, de même que son parti l’ADEMA PASJ.

Malgré toutes les explications, les femmes ont soutenu qu’il faut que ce quota leur soit accordé. Pour elles, ce sont les directions des partis politiques qui s’y opposent jusqu’à présent.

Laya DIARRA

30 juillet 2007.