Siaka Sangaré, nouveau président de la Céni en Guinée, bien qu’expérimenté en matière d’élection en Afrique et ailleurs, a besoin de l’accompagnement et de la confiance de toute la classe politique guinéenne pour réussir son pari. Pour les observateurs, Siaka devra vite se mettre au travail pour que le résultat issu des urnes soit accepté par tous.
Notre compatriote, le général de brigade Siaka Sangaré, délégué général aux élections (DGE) du Mali, est le nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) en Guinée. Il a été nommé le 19 octobre 2010 par le chef intérimaire de la transition Sékouba Konaté. Sa nomination vise à débloquer l’organisation du second tour de la présidentielle prévue pour ce dimanche 24 octobre.
Il remplace Loucéy Camara que le candidat à la présidentielle Cellou Dalein Diallo accuse de partialité au profit de son rival Alpha Condé. A quatre jours de la présidentielle, qu’est-ce que cet homme, devenu une référence en Afrique en matière d’élaboration du fichier électoral, de son audit et de suivi des élections peut apporter aux Guinéens ?
Siaka Sangaré a demandé à avoir la confiance des deux candidats Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo avant d’accepter cette mission. L’évidence, c’est qu’il fait face à un calendrier serré à 96 h de la date fatidique. Précipitamment rentré en Guinée, M. Sangaré devait rencontrer hier mercredi le président de la transition le général Sékouba Konaté pour certainement avoir « sa feuille de route ». Mais c’est une véritable course contre la montre qui s’engage pour le général Sangaré.
Il aura à ses côtés l’ancien président « contesté » de la Céni, Loucény Camara, de même qu’Hadja Aminata Mané Camara.
Avec ces personnalités, il va mettre à profit sa riche expérience d’organisateur d’élections sur le continent et d’ailleurs pour peu qu’il ait la confiance de tous : politique, société civile, bailleurs, partenaires…
Le général a besoin de la collaboration de la classe politique guinéenne, qui devra faire preuve de patience. Pour les observateurs, « il faut agir vite si l’on veut pouvoir tenir la date du second tour le 24 octobre soit près de quatre mois après le premier tour du 27 juin ».
Pour la tenue de l’élection du dimanche, Abdourahmane Touré Telil, le chef du département logistique de la Céni, affirme selon un confrère guinéen, que « l’essentiel du matériel a déjà été acheminé sur le terrain, mais il reste des tâches essentielles à accomplir comme décaisser l’argent nécessaire au déroulement des opérations de vote ou encore envoyer les huit coordinateurs régionaux de la Céni sur le terrain afin d’acheminer l’argent, les procès-verbaux et les bulletins manquants ».
Amadou Sidibé
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Une riche expérience
Pour le compte de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Siaka né en 1945, a organisé, supervisé ou audité les fichiers électoraux ou aidé à la mise en place d’un système électoral apaisé au Tchad, en Afrique centrale, à Madagascar. Il a été choisi par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour superviser les dernières élections togolaises.
Son travail a séduit de tous les côtés et les Togolais ont largement apprécié cette expertise. Il est également celui qui a organisé en Haïti les dernières élections qui ont amené René Préval au pouvoir. M. Sangaré a également été dépêché en Algérie par l’Union africaine comme observateur des élections. A ce niveau, il a également donné entière satisfaction. Va-t-il réussir en Guinée ? Tous les regards sont tournés vers lui. La balle est dans son camp.
A. S.
21 Octobre 2010.