Tous les Ivoiriens attendent avec impatience le débat prévu ce jeudi soir à la radio-télévision nationale entre les deux finalistes de la présidentielle, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, avant le second tour prévu le 28 novembre. Ce sera une première dans le pays et même dans la sous-région. « Ma bouche le demande », jure Laurent Gbagbo. « Je ne tomberai pas dans la provocation » assure Alassane Ouattara. Les deux finaliste ont des styles différents, mais ils partagent au moins une position. Pas question de refuser ce débat inédit, au risque d’apparaître comme le candidat qui a peur de la confrontation verbale.En apparence, ce sera un débat à l’Américaine, où les 2 candidats ne se parleront pas directement et ne pourront pas s’interrompre. Mais en réalité, tout le monde devine que, à un moment ou à un autre, ils s’adresseront la parole et ne s’enverront pas que des fleurs. Hier, lors d’un meeting à Cocody, Laurent Gbagbo a lancé, à propos de son adversaire : « Demain, à la télévision, je vais lui dire : c’est toi qui a fait le coup d’Etat de 1999 ». Alassane Ouattara a déjà répliqué : « Le putschiste, c’est Laurent Gbagbo ».Pour le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, ce débat unique dans l’histoire de la Côte d’Ivoire est un bon signe. Le Premier ministre, Guillaume Soro, doit s’entretenir aujourd’hui avec les 2 protagonistes. Une heure avant le débat, tous les chefs religieux, chrétiens et musulmans réunis, doivent lancer un appel au calme sur les antennes de la RTI.Par crainte de violences pendant et après le scrutin, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de renforcer le contingent de casques bleus dans le pays.RFI.FR.