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L’annulation de la candidature de Moussa Mara à l’élection municipale en commune IV n’est que le signe de l’impréparation d’une nouvelle classe politique aux dents longues. Le premier grief qui lui avait été fait depuis la première liste établie par sa mouvance en commune IV, à savoir des candidats dont les noms ne figuraient pas sur la liste électorale, a persisté et lui a porté le coup fatal. Au demeurant, dès son élection à la mairie de la commune IV, il s’était signalé par des décisions jugées trop hâtives, car allant à l’encontre de la vision de certains de ses électeurs. Il avait concocté un bureau qui faisait fi du consensus qui avait prévalu, à sa nomination, conduisant des militants Adéma à lui tourner le dos.

Du point de vue social, si la décision de fermer les bars pouvait plaire à des habitants de la commune IV, elle n’en demeure pas moins une action qui lui a fait perdre une partie de ses sympathisants. Dans ses discours politiques, le président de Yéléma avait aussi montré, dit-on, un tempérament que certains ont considéré comme de l’arrogance quand de vieux politiciens qualifiés de chauve-souris s’accrochent à leurs postes.

Le jeune président de Yéléma vient donc d’être rattrapé par les évènements. Le tout aussi jeune président de la Convergence pour le développement du Mali (Codem), Housseïni Amion Guindo, avait, lui aussi, tenu à amorcer le virage générationnel en misant sur les jeunes et la défiance des ‘’Vieux’’. La Codem avait, de ce fait, estimé qu’elle avait droit, avec ses 6 députés, à plus d’élus dans le bureau de l’hémicycle de Bagadadji.

Lors de sa rentrée politique au début du mois de septembre, à Bandiagara, il avait précisé que la génération de l’avenir est menacée dans sa quête du savoir par la faute d’une autre génération d’aînés savante qui n’a pu assurer son rôle. Il avait fustigé des réformes parachutées par des responsables de l’éducation dont les enfants sont envoyés à l’étranger. Il avait demandé aux Maliens de procéder à la sanction des urnes contre ces derniers qui doivent être disqualifiés pour la conquête du pouvoir dans notre pays.

C’est pourquoi, avait-il dit, ‘’ la Codem invite notre peuple à s’orienter vers le rajeunissement du leadership politique et à amorcer le tournant générationnel. ‘’ En fait, la rentrée parlementaire s’est faite sans une augmentation du nombre des députés de la Codem dont les prétentions ont été jugées infondées, puisque le CNID, avec 7 députés, n’avait qu’un élu au bureau du parlement. Selon nos sources, des tentatives de fusion entre Yéléma et la Codem, qui pensaient avoir des atomes crochus, se sont soldées par des échecs dus aux problèmes de leadership entre les présidents des deux partis.

Sékou Diakité de l’Adéma-Pasj est censé incarner une certaine tendance de la jeunesse du parti, avec la complicité de laquelle, il tenterait de briguer la candidature de la Ruche à la présidentielle de 2012. Ce n’est pas un hasard que la période est ciblée pour ouvrir le dossier du marché d’achat de serveur du ministère du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées.

La conférence de presse animée le 4 janvier dernier par le ministre Sékou Diakité, à la Maison des aînés, sise à l’ACI 2000, portant sur le thème : ‘’ bilan des activités 2010 et perspectives 2011 du ministère du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées. ‘’ avait donc été l’occasion, pour le ministre, de s’expliquer sur l’affaire du marché de serveur qu’il avait qualifiée de mensonge. Il était monté au créneau en déclarant qu’il ne sera l’agneau sacrificiel de personne.

La tension était montée d’un cran et il avait prévenu que le moment viendra où il portera sa deuxième casquette. Ce sera sûrement celle du militant.

Toutes choses qui présagent, de manière implicite, sa volonté de se présenter à la candidature de son parti à l’élection présidentielle, au moment où toutes les candidatures restaient encore confinées dans une totale discrétion.

Baba Dembélé

12 Janvier 2011.