La pauvreté générale qui frappe les populations maliennes ne finit pas de nous réserver des surprises incroyables mais vraies. Les élections générales qui se préparent au Mali ont fini par être une opportunité pour certains groupuscules qui voient en ces échéances une occasion en or pour s’enrichir, ou à défaut relâcher la queue du diable.
Les femmes et les jeunes sont les plus exposés pour tomber dans ce piège que leur tendent certains responsables indignes de leur fonction, qui leur miroitent les fonds publics pour détourner leur vote.
Au lieu de contribuer dans la formation des femmes, enfants et jeunes vulnérables, afin de les amener à exposer leur problèmes spécifiques aux candidats à la présidentielle et aux législatives, nos ministres, directeurs et chefs de projet ont choisi de défendre leur place en dissolvant leur voix dans celle du maître.
L’exemple le plus frappant de cette fuite de responsabilité a été craché hier par la ministre de la Promotion des femmes de l’enfant et de la famille, Mme Diallo M’Bodji Sène, Mme Zourey Fatoumata Maïga à l’hôtel de l’Amitié et par le Mouvement citoyen de la commune III au Centre International de conférences. L’objectif désigné de ces deux meetings qui ont eu lieu simultanément était « le soutien à la candidature du Président sortant ATT« .
Pendant que la pauvreté n’a pas reculé d’un iota, Mme la ministre s’est permise d’aller au devant de la scène pour cautionner cette insulte aux femmes maliennes en les déclarant acquises à la cause d’un Président. Et il n’est pas avéré que son bilan a été élogieux en direction des couches féminines.
Ces femmes qui se sont regroupées le dimanche 18 mars dans la salle Union africaine de l’Hôtel de l’Amitié sont elles représentatives de toutes ces femmes rurales du Mali ? Doivent-elles engager les femmes maliennes ? Que disent elles ? « Les femmes et les enfants s’engagent à payer la caution du candidat ATT« .
Avec la participation active de la ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Diallo M’Bodji Sène, (même si l’on s’acharnerait à préciser qu’elle est là en tant que femme malienne), Mme Zourey Fatoumata Maïga ainsi que la représentante des femmes ivoiriennes au Mali.
Ces femmes n’ont pas trouvé mieux que d’appeler leurs soeurs citadines et les enfants, ce dimanche matin pour venir exhiber un chèque de dix millions de francs Cfa. Ce serait la totalité de la caution du Président ATT candidat à sa propre succession à la présidence de la République du Mali.Ces femmes, à l’instar de Mme Diallo M’Bodji Sène et Mme Zourey Fatoumata Maïga, auxquelles des responsabilités ont été confiées pour sortir les femmes de la misère en utilisant l’argent des contribuables, ont-elles choisi de s’accrocher à leur poste plutôt qu’à agir réellement pour leur soeurs ?
Sinon quel intérêt a-t-on de payer la caution d’un président sortant ? Ces types de manifestations se font sur le dos des gens qui sont mobilisées à cet effet, en l’occurrence les femmes et les enfants. Dans l’attente pour les organisatrices et organisateurs de plusieurs dizaines de millions de la part de monsieur le Président, une « ristourne » que les pauvres qui ont été utilisés ne verront guère. De l’escroquerie politique, et rien d’autre.
Pendant ce temps, au Centre Internationale de conférences, un autre groupuscule constitué par le Mouvement citoyen de la commune III apportait une soi-disant contribution fantaisiste de 300 000 francs Cfa à l’instar des femmes de Sikasso qui ont annoncé 500 000 francs Cfa.
Le départ d’un ballet pitoyable où le monde est donné à l’envers. Les populations banalisées et martyrisées par de tels spectacles où la moquerie en discute à l’hypocrisie attend avec sérénité l’heure du jugement par le vote sanction : la victoire de « Takaprin » sur le « Takokelen« .
Destin Gnimadi |
Seydou Coulibaly |
Boukary Daou
19 mars 07