Dans sa profession de foi, le désormais candidat à la magistrature suprême, le Dr. Modibo Kane Kida dira : « nous serons présents pour soutenir toutes ces actions car nous sommes convaincus que notre candidature n’est pas pour s’enrichir mais plutôt pour venir en aide à nos citoyens et sortir le pays de l’impasse« . Ce sont là des propos qui poussent à croire que le Dr. Modibo Kane Kida est prêt, contrairement à 2002 où il avait fait faux bond après sa candidature annoncée en grande pompe.
La deuxième déclaration de candidature attendue est celle de l’actuel président de l’Assemblée nationale et non moins président du Rassemblement pour le Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta. En effet, dans les allées du RPM, on apprend que les tisserands lanceront leur mentor dans la course pour la présidentielle 2007 à la fin de ce mois. Le 2e congrès ordinaire du RPM qui doit se tenir le 30 avril prochain est annoncé comme le « congrès de la rupture ». Toujours, selon des sources proches du parti, lors de ce congrès, les membres du bureau exécutif national des femmes, des jeunes et d’autres responsables seraient décidés à briser le consensus politique qui les « freine dans leur ardeur ». Déjà, ils annoncent à qui veut l’entendre que le mois prochain, les ministres du parti (ils sont deux) ne feront plus partie de l’équipe de Ousmane Issoufi Maïga. Si on y ajoute, les déclarations faites par le Président IBK devant les élus de la nation, à l’ouverture de la session d’avril de l’Assemblée nationale, ce sont là des signes qui ne trompent pas.
Du côté de l’Union pour la République et la Démocratie, proche de Soumaïla Cissé, Président de l’Uemoa et candidat à la présidentielle de 2002, la question n’est pas encore définitivement tranchée. Depuis quelques temps, les débats autour de la présidentielle de 2007 opposent les responsables de l’URD au sein de la direction du parti. Si certains sont pour un soutien sans condition à l’actuel Président de la République, d’autres responsables du parti envisagent un rapprochement avec le RPM de Ibrahim Boubacar Kéïta. Mais, après la défaite de la candidate de l’URD contre la Coalition présidentielle lors des dernières législatives partielles en Commune V du District de Bamako, le débat risque de revenir sur le tapis à l’URD.
C’est sensiblement la même situation qui prévaut au sein du parti du Soleil levant, le CNID. En effet, le président du parti, Me Mountaga Tall ne souffle plus dans la même direction que les autres responsables du parti. Si ceux-ci sont pour un soutien à la candidature de ATT en 2007, le président Tall s’y opposerait. Pour certains, le président du CNID n’exclut pas de se présenter en 2007. Comme ce fut le cas depuis 1992. En plus, c’est, aujourd’hui, un secret de polichinelle : il existe de plus en plus un rapprochement entre IBK et Me Tall.
S’agissant enfin du Président Amadou Toumani Touré qui entame la dernière ligne droite de son premier mandat, c’est une coalition présidentielle forte de plus de 20 partis politiques et de mouvements associatifs de femmes, de jeunes qui sont en train de susciter une fois de plus sa candidature. C’est cet « élan national » qui finira par motiver le choix de ATT, en vue de briguer un second mandat.
D’autres candidatures peuvent sortir de l’ombre avant avril 2007. Ce serait donc une compétition électorale très ouverte à l’issue de laquelle le prochain Président de la République du Mali sera désigné pour un mandat de 5 ans.
Birama Fall
14 avril 2006
