Deux grands rassemblements politiques viennent de voir le jour à quelques encablures des élections générales.
L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès présidé par Younoussi Touré favorable à la candidature du Général ATT et le Front pour la Démocratie et la République (FDR) pour créer l’alternance en 2007.
ADP et FDR sont deux rassemblements politiques de circonstances. Comme disent les sages : «Le chemin du bonheur ou de la réussite est très ramifié. Chacun emprunte la voie qui lui semble la meilleure avec quelquefois des concours de circonstance.» Cette pensée illustre bien la situation et le contexte politique des alliances qui se font ou peuvent se défaire d’ici la convocation du collège électoral.
L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès est composée de quatorze partis politiques : Adema PASJ, URD, CNID, PSP, MIRIA, PCR, USRDA, PIDS, PDJ, MPR, PDR, …
Quatorze formations sans envergure dont les leaders n’ont plus le contrôle ou la main mise sur leurs militants soutiennent la candidature du général Amadou Toumani Touré et cela sans consulter leur base. Du coup les militants des partis de l‘ADP et leur leader ne parlent plus le même langage. Certains leaders de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès se regardent en chien de faïence. Comment pourront-ils accorder leurs violons autour d’ATT ?
On se rappelle qu’en 1992, Younoussi Touré, Premier ministre du gouvernement Adema a démissionné pour des raisons que le Malien Lambda ignore. Cependant, la classe politique malienne et les militants de l’abeille savent bien que c’est le Professeur Mamadou Lamine Traoré qui l’a obligé à démissionner parce que l’AEEM avait brandi le spectre de la grève sur fond de casse. Mamadou Lamine a toujours pensé et mûri le projet d’être nommé Premier ministre une fois Alpha Oumar Konaré élu président de la République.
N’ayant pas pu obtenir ce poste Mala a fui la ruche en emportant quelques abeilles. Son ultime rêve c’est d’être chef des abeilles. Raison pour laquelle il n’a pas pu se défaire des couleurs rouge et blanche. Une alliance Younoussi Touré-Mamadou Lamine Traoré autour d’un candidat indépendant de surcroît Général d’Armée fait sourire plus d’un pour qui connaît la capacité de nuisance de Mala. Younoussi n’a jamais pardonné Mala d’avoir mis les élèves et étudiants sur son dos.
Autre fait c’est la trouvaille Choguel K. Maïga-Mountaga Tall et Badra Makalou dans un même bloc. On voit clairement que les hommes politiques sont prêts à tous les stratagèmes pour satisfaire leur dessein. En réalité, l’ADP repose sur l’Adema PASJ et l’URD deux formations qui formeront une seule sur le terrain politique pour ratisser large auprès des électeurs. ATT sachant bien que ‘’PASJ+URD donnent Adema qui n’est autre que l’ancien parti unique (UDPM) ressuscité. Quand à Choguel, il gagne et joue bien son parti en driblant tous ses pairs. Il sait que le tombeur de son père spirituel (Moussa Traoré) est un pur produit de ce dernier. Dans tous les cas l’ombre de Moussa va planer sur la démocratie. Et dans cette démocratie consensuelle le MPR n’a rien à perdre. Adema + URD = MPR/UDPM.
Aujourd’hui ATT est sur les traces du général Moussa Traoré qui a dirigé le Mali pendant vingt trois ans pour avoir assuré l’autosuffisance alimentaire. ATT l’as compris c’est pourquoi il distribue des charrues, tracteurs, provoque des pluies dans le paysannat pour avoir l’adhésion des cultivateurs. Les grands électeurs sont dans les zones de cultures, d’élevages et de pêche. Là bas ce sont les chefs de village, les enseignants du village qui décident.
Le Front pour la démocratie et la République (FDR) composé du Rassemblement pour le Mali (RPM) Convergence 2007, Parena CDS et ADJ est l’aile dure et opposée à ATT. Ce front regroupe tous les démocrates soucieux du multipartisme acquis dans un contexte difficile. La quasi-totalité des militants du FDR ont connu la prison ou l’exil forcé sous le général Moussa Traoré.
Parmi eux on retrouve un grand nombre de pères fondateurs des partis clandestins. En dix ans d’exercice démocratique, le pouvoir Adema PASJ a donné naissance à des milliardaires de la République en faisant haro sur les sociétés et Entreprises d’Etat et le foncier.
Toutes choses qui ont déchanté les maliens qui du coup ont regretté la chute de Moussa Traoré. Cependant ce regroupement reste une force incontournable. Leur popularité est intacte ; leur générosité est indéfinie ; ils ont issus de famille élargie, ils connaissent les groupes influents. Leur force c’est leur capacité de mobilisation.
Ibrahim Boubacar Keïta et Soumeylou Boubèye Maïga sont connus de tous. La quasi-totalité des cadres de l’administration publique ont travaillé avec eux et sont soit de l’Adema ou du RPM.
Quant aux Parena et la CDS ce sont des partis de jeunes et de la génération ‘’Cabral » qui cherchent leur chemin. Ils n’entendent pas se faire dévaluer par un général fut-il leur ami en 1980 au camp para.
Le FDR et l’ADP s’affronteront dans les urnes. En Afrique le meilleur ne gagne jamais dans une élection sous les auspices d’observateurs internationaux et de certaines associations ou ONG étrangères qui viennent pour traficoter les chiffres, appuyé en cela par une cour constitutionnelle.
Brin Coulibaly
12 février 2007.
