La Coalition des partis pollitiques contre une société civile de plus en plus partisane, le lien familial qui unit Seydou Traoré et Oumou Touré sont, entre autres raisons, qui ont amené cette dernière à ne pas faire acte de candidature et à se contenter d’une 4ème vice-présidence.
Elu président de la CENI le mardi 7 octobre, l’ancien ministre de l’Agriculture, «Seydou criquet» et non moins Secrétaire politique de l’ADEMA, n’a rencontré aucune résistance pour se hisser à la tête de cette structure chargée de superviser les communales de 2009.
La personnalité qui aurait pu lui tenir tête, c’était bien la présidente de la CAFO, Oumou Touré. En fait, c’était pour briguer la présidence de la CENI que pour la première fois le n°1 de la CAFO s’est auto-désignée pour représenter les femmes du Mali au sein de cet organe.
C’est la première fois, depuis 1997, que la cheftaine des femmes siège au sein de la CENI. Sinon, elle a toujours désigné d’autres pour cette fonction. Elle pensait que son heure était arrivée pour enrichir son C.V avec la présidence de la CENI dans la mesure où cette dernière a toujours était dirigée par la société civile.
Mais c’était sans compter sur les partis politiques qui en ont le ras-de-bol d’une société civile de plus en plus discréditée et partisane. C’est pourquoi l’opposition et la majorité se sont entendues comme des larrons en foire pour se partager les «postes juteux», en oubliant, pour la circonstance, ce qui les divise.
Face à cette situation, Oumou Touré était contrainte de taire son ambition. Surtout qu’elle avait été démarchée par son cousin, Seydou Traoré, de l’ADEMA. La présidente de la CAFO a donc saisi cette opportunité pour se réconcilier avec Dioncounda Traoré qu’elle avait accusé, au lendemain des législatives dernières, d’avoir fraudé et exercé des pressions sur les femmes de Nara.
En tout cas, Seydou Traoré a élu à l’unanimité des 15 membres de la CENI. C’est une première qu’un représentant d’un parti politique préside aux destinées de la CENI. Et quel parti ? L’ADEMA, accusé à chaque scrutin de pratiquer la fraude à grande échelle. C’est dire que la classe politique a évolué et la société civile tombe en disgrâce auprès des hommes politiques.
Cependant, des postes ont été attribués à la société civile, notamment la première vice-présidence (Boubacar Théodore Diop de l’Association de défense des droits de l’homme) la quatrième vice-présidence (Oumou Touré de la CAFO) et le poste de rapporteur général (Maurice S. Sogoba des confessions religieuses).
Dr M’Beffon Cissé de l’URD est, désormais, le questeur de la CENI. Il est secondé par Sidi Camara du PARENA. Issaka Kampo du MPR en est le deuxième vice-président, Oumarou Arboncana du RPM le troisième, Seydou Diabaté de l’UDD, le cinquième vice-président.
Kadiatou Traoré du RDS se contente du poste de deuxième rapporteur.
Chahana TAKIOU
09 Octobre 2008