Partager

Dans son discours d’ouverture, Daba Diawara a rappelé la première session de formation à l’éthique pour les membres du comité et pour les cadres du département.

Le Secrétaire général du ministère a affirmé que l’organisation des conférences publiques annuelles est statutaire et va en droite ligne dans la même logique. Il a émis le voeu que la prochaine conférence du comité d’éthique se tienne dans une capitale régionale.

Avec l’avènement de l’ère démocratique dans notre pays, l’instauration de l’Etat de droit, le respect de la dignité humaine, le refus de l’exclusion sont inscrits dans notre constitution. Ce sont quelques principes fondamentaux de l’éthique nationale et internationale.

M. Diawara a précisé qu’au département de la santé, le droit de la santé, l’équité, la qualité des soins, l’accueil des malades, l’accessibilité géographique, économique et sociale aux soins font partie des préoccupations majeures.

Selon le Secrétaire général, le gouvernement, en créant un Comité national en 2002 après les comités d’institutions déjà existants (FMPOS et INRSP), veut donner à l’éthique une dimension nationale.

Après plus de trois ans et demi d’existence, il se réjouit des résultats obtenus malgré les difficultés rencontrées par le comité sur le plan financier. Enfin, M. Diawara a précisé que le rapport 2004 du comité a été transmis au Chef de l’Etat.

Rappelons que le Comité National d’Ethique pour la Santé et les Sciences de la Vie (CNESS) est un organe consultatif créé auprès du ministère de la Santé par décret n°02-200/P-RM du 22 avril 2002 avec pour mission de donner des avis sur les problèmes éthiques soulevés par les progrès de la connaissance dans le domaine de la médecine, de la pharmacie, de la biologie, de la santé et des autres sciences de la vie et de faire des recommandations sur ces sujets.

Selon ce rapport, les premiers principes d’éthique et de déontologie médicale sont du médecin et philosophe grec Hippocrate (né en 460 av. Jésus) à la base du serment sur lequel doivent s’engager solennellement les médecins lors de la réception de leur diplôme.

Née de la séparation entre animalité et humanité, la pratique éthique permet de protéger le bien-être de la société de l’individu.

Les pratiques inhumaines constatées dans certains pays (esclavage, nazisme, apartheid, antisémitisme) ont interpellé toute l’humanité, mais c’est surtout suite aux crimes nazis lors de la 2è guerre mondiale que sont apparus les codes éthiques modernes reconnus par la communauté internationale.

Le développement de la science et de la technologie, la recherche sur l’homme et son environnement connaissent un essor considérable et constituent des facteurs essentiels de développement socio sanitaire et économique mais produisent aussi de potentiels effets nocifs pour toute l’humanité (ADN, manipulations génétiques, procréation…).

La science et la technologie constituent actuellement un bien commun de toute l’humanité. Mais devant cette mondialisation et l’impossibilité de contrôler la déviance possible de certains chercheurs, les pays industrialisés (Europe, USA, Canada et Japon), l’Association Médicale Mondiale, l’UNESCO, l’OMS et l’ONU ont élaboré des règles communes et standardisées de gestion éthique des problèmes de développement et de la recherche sur l’homme et son environnement.

Selon les commentaires et les explications des conférenciers, les professeurs Ogobara Dombo et Ag Rhaly, il ressort que l’éthique met l’accent sur la conduite individuelle. Elle s’est développée avec la science et la recherche. Elle doit moraliser les sciences, concilier science et conscience, réguler la progression de la science.

L’éthique englobe tous les éléments de morale, de déontologie, de droits de l’homme, de justice, de volontariat, de protection du sujet humain.

Au Mali, le Comité d’éthique veille à l’application rigoureuse et systématique de toutes ces règles et valeurs sur chaque individu dans la société. C’est un centre de documentation et d’analyses pour la mise en accord des propositions techniques avec les désirs et frayeurs d’une société.

Les domaines d’application des activités du CNESS-Mali sont entre autres :
– grandes questions de développement : mines d’or, puits de pétrole ;
– recherche sur l’homme, l’animal, le végétal, la manipulation génétique ;
– questions de société : adoption d’un enfant ;
– nouvelles technologies ;
– pratiques médicales.

Mamadi TOUNKARA

30 décembre 2005.