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Le nouveau président de la République du Mali, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita, a fait, hier mercredi 21 août 2013 au QG de campagne du RPM, sa toute première déclaration publique. Devant de nombreux journalistes et plusieurs responsables politiques qui ont rallié son camp en vue du second tour de la présidentielle, IBK a déclaré qu’il sera le président de tous les Maliens mais surtout celui de la refondation et de la réconciliation nationale. Elu avec plus de 77 % des voix, le nouveau locataire du palais de Koulouba s’est engagé à « œuvrer au rassemblement de toutes les Maliennes et de tous les Maliens sans exclusive « .

Le nouveau chef de l’Etat a adressé ses vives félicitations à son » jeune frère Soumaïla Cissé » avant de remercier les Maliens et la communauté internationale pour leur mobilisation.

Après avoir rappelé que le lundi dernier la Cour Constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs faisant de lui le nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a indiqué que le peuple malien a montré sa grande maturité en votant dans la paix et la sérénité. » A travers un vote clair et net, les Maliens ont porté leur choix sur ma personne » pour conduire les destinées du pays. Il a souligné que c’est avec émotion et humilité qu’il mesure l’honneur qui lui est ainsi fait. »

Je voudrais rendre hommage au peuple du Mali pour cette marque de confiance « , a-t-il ajouté avant d’exprimer sa profonde gratitude à tous, au RPM et aux partis alliés connus ou anonymes.
Et IBK de relever que cette victoire à la présidentielle 2013, il la doit aux Maliens. » Cette victoire est à vous « , a-t-il lancé sous les acclamations de l’assistance parmi laquelle on peut noter la présence de Soumeylou Boubèye Maïga, Tiéman Hubert Coulibaly, Dramane Dembélé, Ousmane Ben Fana Traoré, Mamadou Kassa Traoré, Amadou Soulalé, Bocar Moussa Diarra…

Le nouveau locataire du palais de Koulouba dira qu’il respecte le choix de tous ceux qui n’ont pas voté pour lui ; mais qu’il sera le président de tous les Maliens. A son » jeune frère Soumaïla Cissé « , son challenger au second tour, il a adressé ses » salutations républicaines et fraternelles « . Il ajoutera que cette salutation est celle du fils de Boubacar Kéita adressée au fils de Bocar Cissé. Avant d’ajouter qu’il remercie l’ensemble de la communauté internationale dont le soutien a permis le bon déroulement des élections, en a garanti la transparence et la crédibilité.

Le premier devoir du nouveau chef de l’Etat, dès son investiture, le 4 septembre prochain, a-t-il souligné, sera de » rassembler l’ensemble de toutes les Maliennes et de tous les Maliens sans exclusive aucune « . Un rassemblement qui se fera autour des idéaux de paix, de réconciliation.

Je serai le président de la réconciliation nationale, qui est nécessaire pour faire face aux exigences du moment… Je serai le président de la refondation nationale « , a-t-il martelé. Il a indiqué qu’une ère nouvelle s’ouvre au Mali, pleine de défis et de promesses en matière de santé, d’école, le nord, etc. Il a ajouté qu’il sera le président d’un Maliba digne et fier, Mali souverain dans le concert des nations. Il a laissé entendre que le changement dans la gouvernance ne sera pas qu’une promesse électoraliste mais sera traduit dans la réalité de sa gestion du pouvoir. Un pouvoir qui cherchera à mettre fin à ce qu’il avait récemment appelé les « petits arrangements »

Même s’il a été soutenu par ses alliés, IBK dit n’avoir jamais promis quoi que ce soit à qui que ce soit. Il a précisé que son » pouvoir ne sera pas un partage de gâteau « . Les postes reviendront à ceux qui le méritent, il ne sera pas question de népotisme dans mon pouvoir « .
A partir de cette première adresse à la nation, ce message fort du » rassemblement sans exclusive « , on peut se demander si le nouvel homme fort du Mali va aller vers la mise en place d’un gouvernement de large ouverture voire un gouvernement d’union nationale.

Au risque de réactiver le consensualisme hérité du régime ATT, IBK devra prendre son courage à deux mains pour accepter l’existence d’une opposition républicaine constructive. Une opposition que le camp résiduel du FDR – L’ADEMA n’y faisant pas partie entièrement -, avec à sa tête, Soumaïla Cissé pourrait animer.

Bruno Djito SEGBEDJI

22 Août 2013.