«Transport aérien en Afrique : Ensemble pour exister, convergences et synergies» ! Tel est le thème de la première édition de African airlines forum (AAF).
Pour sortir du délabrement actuel dans lequel se trouve le secteur du transport aérien africain depuis plus d’une décennie, il n’y a pas mieux que la convergence des initiatives et la synergie des actions.
C’est conscient de cette nécessité que le Réseau des entreprises en Afrique de l’Ouest (REAO-MALI) a initié ce forum. Et cela en partenariat avec l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) et la contribution technique et financière de PROINVEST (programme du Groupe des Etats ACP et de la Commission de l’Union européenne).
A l’heure de l’alliance entre les grandes compagnies du monde, il s’agit de susciter le débat entre les acteurs publics, les partenaires privés, les industries dépendant du transport aérien et d’autres acteurs comme les agences de voyages…
Ce qui est une initiative heureuse pour qui sait que, depuis la liquidation de Air Afrique en 1999, l’aviation civile africaine est confrontée à d’énormes difficultés constituant de vrais handicaps à son développement.
Ainsi, les compagnies aériennes africaines ont par exemple des besoins énormes dans presque tous les domaines et doivent se préparer inéluctablement à de profondes mutations.
Il s’agit notamment du E-ticketing (billetterie virtuelle), l’Interlining après l’avènement du E-ticketing, l’adaptation aux normes anti bruit en Europe, le renforcement des mesures sécuritaires…
«A partir du 1er janvier 2008, les billets papiers vont disparaître pour faire place au E-ticketing. Il est évident que les compagnies africaines ne sont pas encore préparées à ce changement. Elles n’ont pas pourtant le choix parce qu’à partir de cette date, toutes les compagnies qui ne s’adapteront pas au E-ticketing n’auront plus leur place dans le trafic international», a précisé le président du comité d’organisation, M. Djibril Baba Tabouré (DG de ATS). C’était vendredi dernier lors d’un petit déjeuner de presse animé à l’Hôtel Azalaï Salam.
Sensibilisation et promotion du tourisme
Les organisateurs souhaitent consacrer cette première édition à la sensibilisation des décideurs à une nécessaire harmonisation de leurs politiques en matière d’aviation civile, à la réflexion sur l’établissement de méthodes et de comportements normalisés et librement acceptés par les intervenants privés dans le secteur, à la mise en évidence des grandes lignes pour restructurer le paysage aérien africain.
Il s’agit aussi de proposer des solutions tendant à améliorer le climat des affaires dans l’aviation civile en Afrique et de créer des contacts d’affaires entre les différents intervenants de l’aviation civile.
Pour spécifiquement notre pays, ce forum doit permettre la mise en œuvre des actions visant à accroître la fréquentation de la destination Mali et d’engager un dialogue entre les professionnels du secteur et les autres prestataires du domaine.
Cela passe par la promotion des principaux sites touristiques du pays (Tombouctou, Djenné, le Pays Dogon…), la présentation du Mali (textiles et objets d’art) et des circuits existants aux participants, etc.
Des sessions pour inverser la tendance
Sont attendus à ce premier African airlines forum entre 250 et 300 participants représentant les compagnies aériennes africaines, les aéroports, les sociétés de handling et de catéring, les organisations et autorités aéronautiques.
Quatre sessions sont au programme des deux jours de forum. Elles vont débattre des thèmes comme «pour un transport aérien fiable en Afrique», «les acteurs débattent et proposent», «des outils pour le futur» et «One to one» (tête à tête) afin de faciliter les échanges commerciaux et la conclusion des affaires. Les organisateurs ont visiblement pensé à tout pour la réussite de cet événement qu’ils comptent pérenniser.
Il faut souligner que le REAO-Mali, initiateur du forum, est une association apolitique créée par un groupe d’entrepreneurs. Son ambition est d’améliorer l’environnement des affaires en Afrique de l’Ouest afin de favoriser l’émergence d’un secteur privé dynamique pour contribuer au développement du pays voire de la sous-région ouest africaine.
Un vrai défi que le réseau est en train de relever par des initiatives heureuses comme ce premier African airlines forum.
Moussa Bolly
04 avril 2006.