Après une rencontre avec des réalisateurs africains lors du festival de Cannes, le secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) avait pris l’engagement de lancer une réflexion afin de cerner au mieux les défis auxquels ils sont confrontés. Présent à Ouagadougou dans le cadre de la 20e édition du Fespaco, au cours d’une conférence de presse, il a fait connaître les principales conclusions issues de la réflexion qu’il a eue avec des experts et professionnels du cinéma et de l’audiovisuel à Bruxelles.
Depuis quelques années, le cinéma africain est entré dans une certaine léthargie qui traduit sa douce et lente agonie. Les professionnels du secteur victimes de cette situation ne ratent aucune occasion pour monter au créneau et dénoncer ce qu’ils appellent la mort programmée du cinéma africain. De la faiblesse de l’aide financière à l’étroitesse des réseaux de distribution en passant par mille autres petits problèmes, les maux qui rongent le cinéma africain sont désormais connus de tous. L’OIF approchée par des acteurs du secteur devait se prononcer.
Au cours du Fespaco, Abdou Diouf a informé les professionnels sur les recommandations identifiées à l’issue de la rencontre de réflexion de Bruxelles.
La première recommandation concerne les politiques publiques en matière de cinéma. Selon lui, les experts ont estimé que les Etats ont un rôle et une responsabilité importante à assumer dans « l’instauration et la consolidation d’un environnement juridique, fiscal et réglementaire propice à la création, à la production et à la diffusion d’images pour la mise en œuvre d’une véritable politique nationale de l’audiovisuel« .
Au titre de la deuxième recommandation, le secrétaire général de l’OIF a indiqué qu’elle s’adressait aux acteurs du paysage audiovisuel. Selon lui, à ce niveau, l’idée émise est la tenue des « Etats généraux de la production d’images africaines« . Pour cette rencontre, il a annoncé que la Francophonie peut apporter son concours en suscitant et en organisant un dialogue constructif entre les différents acteurs et opérateurs du secteur de l’image.
La dernière recommandation a trait aux moyens. Les experts ont admis la nécessité de diversifier les sources de financement.
Pour sa part, le secrétaire général de l’OIF n’a pas écarté l’idée d’explorer de nouvelles pistes, d’utiliser de nouveaux outils capables d’assurer la viabilité des industries culturelles.
Par ailleurs, il a souligné l’importance de mieux exploiter les réalisations cinématographiques existantes. Dans cette perspective, Abdou Diouf a invité les acteurs du monde du cinéma à examiner avec attention la proposition de rassembler, en un catalogue unique, l’ensemble de ces productions, afin d’en assurer une meilleure promotion auprès des télévisions du Sud et du Nord, et par là, dégager des ressources supplémentaires pour alimenter la production de nouvelles images.
Assane Koné
05 mars 2007.