C’est en principe ce jeudi que débute la grève de la faim des jeunes volontaires de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (Apej). Ils exigent leur insertion comme conventionnaires dans les services publics et parapublics.
Dans la correspondance adressée à notre rédaction, l’association justifie cette grève de la faim par « les multiples sollicitations et démarches infructueuses auprès des pouvoirs publics et leur indifférence au cri de cœur lancé par eux en vue de leur insertion comme des conventionnaires dans les services publics et parapublics de l’Etat après trois ans de stage ».
Si leur revendication paraît légitime, voire légale selon de sources proches de l’inspection du travail qui affirment qu’on ne peut renouveler un contrat de stage plus de deux fois, il demeure incertain que l’Etat puisse satisfaire la revendication pour plusieurs raisons. La première est que l’on voit mal comment l’Etat pourrait embaucher et payer correctement en plus de milliers de fonctionnaires, 2000 conventionnaires.
La seconde est que, en intégrant les volontaires dans les structures de l’Etat, ce serait dénaturer le sens même du volontariat. Selon une étude du département de l’Emploi et de la Formation professionnelle, plus de 20 000 jeunes nantis de diplôme n’arrivent pas à se vendre sur le marché du travail. Le manque d’expérience en est la raison principale, d’où l’idée du système de volontariat qui a été installé il y a 3 ans.
Le volontariat a pour objectif majeur de donner l’opportunité aux jeunes diplômés frais émoulus d’acquérir de l’expérience pour accéder à un emploi, car dans la plupart des cas, les postes d’emplois sont toujours accompagnés d’une demande d’expérience. Mais, il faut avouer que ce système de volontariat n’est pas souvent pris au sérieux par le jeune volontaire et le service employeur.
Cet état de fait avait amené alors le président de la République Amadou Toumani Touré, lors du lancement du 2e programme du volontariat à dire qu’il veillerait personnellement à ce que les services administratifs fassent travailler les jeunes.
« Ils (Ndr : les volontaires) ne sont pas venus pour faire du thé » , avait averti ATT du haut de la tribune du CICB. Et de conseiller aux jeunes volontaires de prendre exemple sur leurs homologues des Nations unies et de l’USAID au Mali.
Denis Koné
15 Octobre 2008