Maître Fatouma T. Cissé est décidée à aller jusqu’au bout pour faire reconnaitre son enfant par son père, en amenant ce dernier à assumer ses droits de paternité. Un vide dont souffre cruellement Fatouma T. Cissé depuis la naissance de l’enfant. Puisque le père de celui-ci, Alboucader Arbi, n’a jamais voulu reconnaitre l’enfant comme étant la sienne. Après avoir été déboutée lors d’un premier procès tenu au mois de décembre dernier au TPI de la CV, elle a décidé d’interjeter appel auprès de la Cour d’appel.
La non-reconnaissance par l’opérateur économique, Alboucader Arbi, de l’enfant née de son union avec la greffière, Maître Fatouma Cissé, a laissé cette dernière pantoise.
Pour rappel, Fatouma Cissé et Arbi Alboucader se sont connus en 1991 à Magnambougou. Ce n’est qu’à partir de 1995 que les deux personnes ont commencé à vivre véritablement ensemble à l’issue d’un mariage religieux. Du quartier de Magnambougou où le couple vivait, il a fini par déménager aux 300 logements sis au quartier Garantibougou.
Le 26 mars 1998, la greffière accouche d’une fillette née de cette union. Mais auparavant, c’est-à-dire, un mois avant la naissance de l’enfant, Madame et monsieur s’étaient séparés pour de bon. Une décision personnelle prise par Maître Fatouma Cissé pour protester contre le comportement peu catholique de son compagnon, nous a-t-elle fait savoir.
Lorsque l’enfant, rapporte Maître Cissé, est née, son père a refusé de la reconnaitre. Alors que, pendant toute la grossesse il n’a pas nié la paternité de l’enfant. Maître Cissé et sa fille se sont retrouvées seules sans aucun soutien.
Résultat : la mère qui souffrait d’une hypertension artérielle et l’enfant sont tombées malades. Toutes les démarches entamées par Maître Cissé auprès d’Arbi pour assumer ses pleines et entières responsabilités paternelles ont été vaines. Ce n’est qu’au prix d’un énorme sacrifice et avec l’aide des personnes de bonne volonté, dira t-elle « que moi et l’enfant ont pu tenir jusqu’à ce jour ».
Celle qui n’était qu’une toute petite fille est âgée de douze ans aujourd’hui et fréquente la classe de 7ème année. Elle est constamment malade. Sa prise en charge scolaire, ses frais de nourriture et de médicaments coûtent à sa mère la somme de 150 000 FCFA par mois.
Le 17 août 2009, elle dépose auprès du tribunal de la Commune V une requête contre le nommé Arbi pour qu’il reconnaisse son enfant, qu’il s’acquitte de ses frais d’entretien. Elle lui a réclamé des dommages et intérêts pour préjudices moraux de 10 millions FCFA.
Après le dépôt de la requête, le président du tribunal, Hamet Sam, lui a remis une citation pour convoquer le nommé Arbi. Entre temps, le même président a envoyé une copie de la requête à Arbi en lui demandant de réagir.
Arbi Alboucader, dans sa correspondance en date du 15 octobre au président du tribunal, rapporte ce qui suit « Fatouma Cissé prétend que nous avons eu une fille née le 26 mars 1998 et que je n’ai jamais daigné m’en occuper. La conception d’un enfant suppose des relations sexuelles préalables entre deux personnes de sexes différents ou in-vitro.
Or, entre Fatouma Cissé et moi, il n’y a jamais eu de relations sexuelles ou intimes. Je la mets au défi de produire toutes preuves pouvant attester que nous avons eu une vie commune ou une aventure à l’origine de la naissance de cette enfant. Je demande par conséquent que la demande de Fatouma Cissé soit rejetée et qu’elle soit déboutée ».
Elle fut, bel et bien, déboutée de sa requête. Mais auparavant, Maître Cissé avait réuni, de son côté, toutes les preuves attestant que Arbi est le père de son enfant. Une interpellation sommative a été faite à la demande de la dame sous le contrôle de l’huissier Maître Mohamed Sanogo, où beaucoup de personnes dont 6 au total ont déposé avoir connu le couple ensemble en tant que mariés et que dans leur union est née une fillette.
Toutes ces preuves ne furent pas déterminantes dans le procès. Maître Cissé est revenu à la charge en réclamant un test ADN. Un exercice auquel Arbi ne veut pas se soumettre.
C’est une femme attristée, blessée dans son amour-propre qui nous a approché munie d’une correspondance qu’elle s’apprête à envoyer, dans les prochains jours, à diverses personnalités de la République.
Dans la correspondance, elle précise « Mme la présidence de la Fondation pour l’enfance, marraine de tous les enfants, que ma fille attend ses droits depuis 12 ans. Comme elle ne voit rien venir, elle est partie se réfugier auprès de la justice qui doit lui servir de bouclier contre les agressions de toutes sortes. Sa mère est au service de cette même justice depuis plus d’une vingtaine d’années en tant que greffière. Là aussi, elle a attendu 5 longs mois devant un dossier vide du 17 août au 14 décembre où aucun droit n’a été dit. La justice, dans le monde entier, n’est-elle pas le dernier recours de tout pauvre citoyen ? La pauvre petite a été écrasée par un magistrat qui a refusé de dire le droit ».
Toujours dans la même correspondance, Maître Fatouma poursuit « cette petite lance un appel au premier magistrat ATT, pour qu’il se penche sur son dossier et lui dire pourquoi le droit n’a pas été dit par M. Hamet Sam, président du tribunal de la Commune V. Que M. Sam soit interpellé par la ministre de la Promotion de la femme et de l’enfant, toutes les associations des droits de l’homme ».
Elle dit lancer un appel au nom de toutes les victimes d’une justice injuste qui n’ont aucune chance de se faire entendre.
Et de conclure en disant qu’une fille de 12 ans attend devant la justice en quémandant ses droits que des adultes, tous pères de petites filles, s’acharnent à lui enlever.
Abdoulaye DIARRA
18 Mars 2010.