Parce que « la radio et la télévision publiques donnent à notre pays une image affligeante… », la Jeunesse du Front pour la démocratie et la République (FDR) a marché samedi pour exiger la démission du directeur général de l’ORTM.
La Jeunesse du Front pour la démocratie et la République (FDR), a organisé le samedi 31 mars 2007 une grande marche de protestation contre l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM). Cette marche visait aussi à dénoncer l’ouverture anticipée de la campagne, l’utilisation des moyens de l’Etat à des fins électoralistes, l’implication de l’armée dans la campagne du candidat sortant.
De l’avis des observateurs, jamais une marche n’a mobilisé autant de monde depuis la fin du premier mandat du président Konaré quand le Collectif des partis politiques de l’opposition (Coppo) battait le pavé.
Ce sont des centaines de jeunes, accompagnés de certains leaders du FDR comme Tièbilé Dramé (Parena), Bakary Koniba Traoré dit Bakary Pionnier Bikoté et l’honorable Boubacar Touré (RPM), qui se sont dits résolument engagés à dénoncer les pratiques susceptibles de fausser les règles du jeu, d’entacher la transparence et la sincérité du scrutin du 29 avril prochain.
Les manifestants scandaient « Sidiki démission ! », « Gouverneur démission ! » tout le long de leur itinéraire, de la place de l’indépendance aux abords du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies en passant par la place de la liberté, le monument de l’Indépendance, la Bourse du travail…
On pouvait lire sur les pancartes : « La situation doit changer, peut changer, va changer » ou « Les fondements de la démocratie sont menacés sur les ondes de l’ORTM ». C’est un important dispositif sécuritaire, assuré par la police, la gendarmerie et la garde nationale, qui a obligé les manifestants à lire leur déclaration à environ 200 m du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies.
Pour les manifestants, la campagne anticipée ouverte sur l’ORTM en faveur du président ATT est un affront au principe démocratique et compromet la crédibilité des élections. « La radio et la télévision publiques donnent à notre pays une image affligeante. Les moindres gestes du candidat ATT et des groupes qui le soutiennent sont relayés de façon intense tandis que les activités de l’opposition sont traitées avec une légèreté qui jure d’avec la déontologie et l’éthique journalistiques », a indiqué Dr. Moussa Balla Diakité, président de la jeunesse FDR.
Les manifestants ont remis une déclaration au ministre de la Communication et des Nouvelles technologies, Gaoussou Drabo, qui a promis de tout mettre en œuvre pour un égal accès de tous aux médias d’Etat.
Amadou Waïgalo
02 avril 2007.