Rappelons que la Fondation Raoul Follereau est présente dans notre pays depuis plusieurs années. C’est une structure qui s’occupe beaucoup du traitement et de la prise en charge des malades de la lèpre.
Son fondateur, le Français Raoul Follereau, est cet homme qui s’est beaucoup battu pour la cause des malades. Ces actions continuent de nos jours à inspirer ses prédécesseurs.
Ainsi, il disait : “Nul n’a le droit d’être heureux tout seul ; toute ma vie d’homme a été consacrée à la défense et au soulagement d’une partie de l’humanité qui fut pendant longtemps la plus misérable, la plus déchue : les lépreux. Il y a dans le monde d’autres lèpres. Aussi maudites, et parfois plus réjouissantes. Des lèpres beaucoup plus contraignantes que la lèpre… C’est la misère, l’injustice sociale, les taudis et leurs pourvoyeurs : l’égoisme, la lâcheté, l’envie, l’arbitraire le fanatisme.”
Dans le cadre de la commémoration de la 52ème journée Mondiale des lépreux, une conférence de presse a été animée le samedi 12 mars à l’Hôtel Kempinski.
Les Docteurs Samba Sow, Mamadou Sidibé et Goulou Moussa Traoré et Michel Recipon étaient les conférenciers.
L’objectif du point de presse était d’informer et de sensibiliser les populations sur la lèpre. Selon le président de l’AFRF Michel Recipon, la lèpre est une maladie comme les autres . Il s’agit de soigner les malades, de les réinsérer dans la vie sociale et de les réhabiliter.
On a fait le constat, un ancien malade de la lèpre, même guérie, continue à souffrir de la lèpre. Car socialement, il est rejeté, la maladie sociale reste. Ils ont besoin de notre aide. La maladie est due à la bactérie appelée micro-bacterium
Selon le Docteur Samba Sow, la maladie sévit au Mali dans les zones d’accès difficiles ou de mauvaise conditions d’hygiène. Les zones à haut risque sont Kéniéba, Douentza… Il a ajouté que le Mali est un pays endémique.
Au 4éme trimestre de l’année 2004, il y avait 485 cas de malades de la lèpre dans tout le pays ; 100 nouveaux cas sont recensés chaque trimestre. Ce qui est inférieur à 1 cas sur 10 000 habitants. Cela ne veut pas dire que la maladie est enrayée.
Des efforts doivent continuer a ajouté le Coordinateur National de lutte contre la Lèpre, Mamadou Sidibé. “Les réservoirs de germes sont parmi nous”. Dans le monde 500.000 à 600.000 nouveaux cas sont dépistés chaque année.
Dans notre pays, les malades de la lèpre sont soignés gratuitement. Les comprimés sont disponibles à Bamako dans tous les centres de référence et dans la quasi-totalité des centres de santé communautaire à l’intérieur du pays.
Les conférenciers ont expliqué les 4 signes cliniques de la lèpre. Elle commence par :
– l’existence de la tâche noire qui ne gratte pas et ne fait pas mal ;
– La diminution de la sensibilité au niveau de cette tâche ;
– L’augmentation du volume du ton nerveux ;
– La présence de la bactérie de la lèpre au niveau de la tâche.
Les efforts déployés par le gouvernement malien ont été beaucoup apprécisés par le président de la Fondation Raoul Follereau du Mali.
A Djicoroni, c’est une grande foule qui a pris part aux activités de commémoration de la Journée Mondiale des Lépreux.
Les autorités du pays Amadou Toumani Touré, Ousmane Issoufi Maiga, en passant par les membres du gouvernement, ont tenu à être présents aux côtés des malades. C’est en 1954 que Raoul Follereau initia la Journée Mondiale des Lépreux, célébrée chaque année le dernier dimanche du mois de janvier dans 137 pays à travers le monde.
Goulou Moussa Traoré a affirmé que la journée a pour but <
M. Traoré a parlé de la prise en charge totale des malades au centre d’assistance aux invalides de la lèpre de Samanko, des frais de fonctionnement du siège, ainsi que de la subvention spéciale obtenue pour l’achat des céréales durant les périodes de soudure par l’AFRF.
Au Mali des efforts considérables ont pu être menés dans la lutte contre la lèpre. Dans tous les centres de santé communautaire de notre pays, les agents socio-sanitaires compétents et dévoués mènent des activités de dépistage et de traitement de façon efficace et efficiente sur le terrain.
En 1989, le Mali comptait 23.000 cas de lèpre et actuellement il n’en compte que 485 cas. Selon l’OMS notre pays a atteint le seuil d’élimination de la lèpre depuis 2001.
Le Ministre de la santé Mme Maiga Zeinab Mint Youba s’est appesantie sur les autres conséquences de la lèpre, notamment les problèmes sociaux. Elle a affirmé “la lutte contre la lèpre ne sera entièrement gagnée que lorsque les malades blanchis seront réintégrés dans la société. Une société débarrassée de la peur honteuse de cette maladie. ”
Mamadou Coulibaly porte-parole des malades de la lèpre a, dans son discours, présenté les doléances des malades, à savoir la mise à leur disposition des parcelles de 3 hectares de Djicocroni-Para et des 24 hectares de Kalabanbougou.
Michel Recipon président de l’Association Internationale Raoul Follereau a affirmé que la lutte contre la lèpre s’est structurée au Mali depuis plusieurs années.
Selon lui, le centre Raoul Follereau est un centre de référence dans le monde et souhaite que le centre serve de lieu de mémoire.
La cérémonie s’est terminée par la visite des stands.
Mamadi TOUNKARA
14 Mars 2005