Le président de l’Union des journalistes d’Afrique de l’Ouest (UJAO), Ibrahim Famakan Coulibaly, a été sauvagement agressé hier, 21 juin 2007, lors d’une marche de protestation contre la cabale judiciaire orchestrée par l’Etat malien contre la presse.
Ibrahim Famakan Coulibaly qui était à la tête de la marche a été aspergé de gaz par un policier forcené à l’issue d’une altercation. La procession qui avait quitté la Maison de la presse, sans anicroche, a été malheureusement heurtée à une barrière érigée par la police tout juste devant le ministère de la Justice, point de chute de la marche.
Alors que le président de l’UJAO et les autres marcheurs protestaient contre le blocage de leur procession, un agent des forces de l’ordre, à la gâchette …légère, a voulu se débarrasser de la foule de la manière la plus simple.
La cruauté de l’agent a fait évanouir le président de l’UJAO qui a repris connaissance grâce à l’agilité de ses confrères.
Malgré cette violence sur sa personne, Ibrahim Famakan Coulibaly avait voulu poursuivre la marche jusque dans la cour du ministère de la Justice dont l’entrée était barricadée par la police.
Mais l’état de santé du combattant de la liberté de la presse était grave à telle enseigne qu’il a été admis aux urgences à l’hôpital Gabriel Touré.
Cette barbarie ne mettra pas sûrement fin à l’engagement militant du président de l’UJAO qui a été de tous les fronts pour défendre une presse libre et crédible.
Nous nous souvenons encore de ses larmes lors d’une marche à Bamako pour protester contre l’incarcération de Madiabal Diagne au Sénégal et à la mort de Dedy Hydara en Gambie.
Au plan international, Ibrahim Famakan Coulibaly est une personnalité remarquable dans le monde des médias. Hormis sa notoriété au sein des pays membres de l’UJAO, il vient de se faire connaître au niveau planétaire en Russie où il a été placé à la tête d’une association internationale des journalistes, il y a quelques semaines.
Au-delà de l’aveuglement qui caractérise cette affaire, il y a lieu de s’interroger sur ce que nous retenons des idéaux démocratiques. Pas grand chose de notre point de vue. L’obscurantisme, source de tous les abus, s’empare des hautes sphères de l’Etat.
Et le résultat, c’est cette sorte de dérive qui réduit les institutions du pays au rang de la médiocrité. Foin de la réputation du régime ! L’essentiel pour d’aucuns étant l’assouvissement d’un désir carnassier et personnel.
Soumaïla T. Diarra
22 juin 2007.
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