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La presse malienne a organisé jeudi une marche de protestation pour réclamer la libération des quatre directeurs de publication et du journaliste Seydina Oumar Diarra incarcérés à la Maison d’arrêt de Bamako pour « offense ou complicité d’offense au chef de l’Etat ».

La marche de protestation pour la libération des quatre directeurs de publication de journaux privés et du journaliste SOD est partie de la Maison de la presse, où tous les hommes des médias du Mali s’étaient rassemblés. La marche a emprunté le boulevard de l’Indépendance jusqu’au ministère de la Justice. Les hommes des médias maliens, les uns avec des brassards rouges d’autres avec des pancartes sur lesquels étaient écrits : « Pour la liberté totale de la presse » ; « Contre l’intimidation et les harcèlements des journalistes ».

Durant le parcours, les manifestants ont scandé : « Solidarité, solidarité… Libérez Alexis, libérez Sambi, libérez Fall, libérez Cissé, libérez SOD. Vive la liberté de la presse ! A bas la dictature !» ; « prêts à défendre la liberté de la presse même s’il faut notre sang ».

Arrivés au ministère de la Justice, la masse a de nouveau scandé les différents slogans avant que certains de leurs représentants soient reçus par les autorités du département. Tout au long de la marche, les manifestants ont été encadrés par des éléments des forces du maintien de l’ordre.

Mais cette situation allait quelque peu dégénérer en affrontements lorsque le président de l’Union des journalistes d’Afrique de l’Ouest (UJAO), Ibrahima Famakan Coulibaly, a reçu en plein visage un jet de gaz lacrymogène. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital pour y recevoir des soins. Aux dernières nouvelles, M. Coulibaly serait en réanimation au Centre Hospitalo-Universitaire (CHU) Gabriel Touré.

Les émissaires ont remis une déclaration à Me Fanta Sylla, garde des Sceaux ministre de la Justice. Dans cette déclaration, les journalistes interpellent le président Amadou Toumani Touré « afin qu’il mette fin aux arrestations arbitraires, illégales, indignes de notre époque ». Me Fanta Sylla a promis que le « meilleur traitement sera réservé à votre déclaration ».

Les marcheurs ont ensuite entonné l’hymne national du Mali.

Pour l’heure les journalistes maliens sont engagés à user de toutes les voies légales pour obtenir la libération de leurs camarades emprisonnés. Hier aux environs de 18 h, un des avocats des journalistes, Me Mamadou Gakou, a annoncé avoir déposé un recours de mise en liberté provisoire. L’audience est prévue pour ce matin à 9 h au Tribunal de première instance de la Commune III.

Ogopémo Ouologuem
(stagiaire)

22 juin 2007.