Partager

Décentralisation et développement économique régional et local. Telle est la raison qui a motivé l’attribution de 10 milliards de FCFA aux 703 Communes du pays, lors des journées nationales des Communes tenues les 13, 4 et 15 Avril à Bamako, et qui ont vu la participation (entre autres) des Maires et Gouverneurs de régions du pays.

En effectuant un petit calcul, on trouve que chaque Commune recevra, en moyenne, un peu moins de 15 millions de FCFA. Ce qui paraît largement insuffisant, sinon quelque peu dérisoire, surtout quand on connaît les énormes besoins financiers que nécessitent la décentralisation.

Cependant, même avec ce peu d’argent, les Maires du pays devraient au moins pouvoir initier des actions, sinon entreprendre des réalisations visibles sur le terrain, d’autant plus que, toujours dans le cadre de la décentralisation, les édiles se sont le plus souvent plaints du fait que l’État ne leur alloue pas de ressources financières suffisantes pour leur permettre de la mener à bien.

C’est au pied du mur qu’on mesure le savoir-faire du maçon, dit-on. Et puisque la gestion de ce pactole de 10 milliards impliquera autant les Maires et les Gouverneurs de régions que les Conseils de cercle et les Assemblées régionales, on verra plus tard si les types de projet qu’ils initieront ont été porteurs, ou si, à partir des résultats obtenus, certaines Communes méritent ou non leur part dan la répartition de cet argent.

Rappelons que cette attribution financière aux Communes fait suite aux dernières modifications apportées dans la Constitution en vue de la décentralisation aux niveaux régional et local. Cependant, il faut reconnaître que cette somme allouée aux Communes paraît comme “une goutte d’eau dans une verre”, tant les enjeux et défis de la décentralisation sont exigeants en termes d’argent.

Mieux, certains citoyens n’ont pas manqué de fustiger cette manière qualifiée de “cavalière “ d ’ATT, qui a consisté à défalquer ces 10 milliards des 180 milliards de FCFA issus de la privatisation de la SOTELMA (51% pour l’État et 49% pour les partenaires repreneurs, en l’occurrence, les Marocains). Mais attendons pour voir et juger si ces 10 milliards vont réellement servir aux Communes…

Oumar DIAWARA

19 Avril 2010.