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Une coalition d’organisations politiques a signé hier, face à la presse, une plateforme de revendications politiques pour la période de transition au Mali. Ses responsables entendent initier prochainement des manifestations populaires pour soutenir cette cause.

jpg_une-1306.jpgLadite coalition regroupe, entre autres, le Front Patriotique pour le Mali (FPM), le Rassemblement pour le Mali (RPM), le regroupement IBK Mali 2012, la coordination des organisations patriotiques pour le Mali (Copam), la Copam-Forces vives, le Groupe de réflexion Joko Ni Maya, le Mouvement Populaire du 22 Mars (MP22), l’Alliance des Jeunes Démocrates (AJD), le Mouvement trop c’est trop. Dans une déclaration liminaire, le professeur Younouss Hamèye Dicko, président de la Copam, a indiqué que les concertations nationales sont une exigence des forces vives du pays acquises au changement depuis le 22 mars 2012. Pour ces organisations, les concertations nationales sont indispensables pour donner un sens à la transition en cours dans notre pays.

«Nous sommes déterminés à nous opposer par tous les moyens légaux, à toute tentative de faire adopter tout projet de loi par une assemblée nationale ne détenant plus le suffrage du peuple», a indiqué le Pr. Dicko. Il faut dire que dans un discours à la nation à l’occasion des vœux du nouvel an, le président de la République par intérim, le Pr. Dioncounda Traoré, avait indiqué que le premier ministre présentera très prochainement cette feuille de route au parlement pour adoption.

La plateforme du 8 janvier 2013 réaffirme le soutien des signataires à l’armée dans la «réalisation de sa mission régalienne» pour la libération des régions du nord occupé par des islamistes.

Il faut dire que le 6 juillet 2012, 22 regroupements avaient signé un protocole d’accord pour demande l’organisation des concertations nationales. De plus, une réunion politique, tenue le 22 juillet, chez les familles fondatrices de Bamako a opté pour l’hypothèse. «Après huit reports successifs, ces concertations ne sont, à ce jour, ni tenues, ni programmées», a dénoncé le porte-parole de la coalition qui indexe, par ailleurs, une volonté délibérée du président de la République et du gouvernement de passer outre mesure ces assises.

Dans la soirée un communiqué de la présidence de la République lu à l’ORTM a assuré que ces assises auront lieu dans les «meilleurs délais», sans plus de précision. Or, la présence coalition exige qu’elles se tiennent immédiatement allant jusqu’à proposer le 15 janvier comme délai de rigueur.

Au-delà de la rencontre, les enjeux de ces assises divisent les acteurs politiques. Les forces du changement exigent des «concertations nationales souveraines» pour définir les organes de transition et un nouvel acte fondamental qui consacrera donc la quatrième République. Pour les conservateurs notamment au sein du Front uni pour la sauvegarde de la Démocratie et la République (FDR) et l’Alliance des Démocrates et Patriotes pour une Sortie de crise (ADPS), ce scénario est une illusion.

Ce bras de fer a donc conduit les autorités dans une indécision. Et pour exiger la satisfaction de leur doléance, la coalition des forces du changement ont décidé de tenir un sit-in ce 9 janvier qui sera suivi d’une marche pacifique le 10 janvier.

Seydou Coulibaly

Le 9 Janvier 2013

© AFRIBONE