Ils étaient plusieurs dizaines de personnes, membres de l’Association des Victimes de la Répression de Mars 1991, parents, amis et simples combattants de la liberté, à prendre part à la marche qui commémore, chaque année, les événements tragiques de mars 1991, notamment ceux du vendredi, 22 mars, surnommé «le vendredi noir» au cours desquels des dizaines de personnes ont perdu la vie, d’autres mutilées et handicapées à vie.
A l’image de Mamadou Doumbia, chauffeur de remorque de son état, dont le ventre a été criblé de balles, sur le pas de sa concession à Médina-Coura. La marche se veut donc un devoir de mémoire à l’égard des victimes de la répression et un témoignage de reconnaissance face à l’avènement de la démocratie au Mali.
Au regard donc de tout cela et à cause du fait qu’elle avait saisi la Direction de l’ORTM à la veille de l’événement, l’ADVR était à mille lieues de penser que sa marche allait être boycottée par la vieille dame de Bozola.
Quelle n’a donc été la surprise des organisateurs de constater la politique de la chaise vide curieusement pratiquée, pour la circonstance, par l’ORTM.
Aussi, après avoir symboliquement marché de l’hôpital Gabriel Touré (qui a reçu la quasi- totalité des morts et blessés des journées folles de mars 1991) au cimetière de Niaréla où les victimes ont été enterrées, les organisateurs ont pris, aux environs de 10 heures, la direction de Bozola pour aller crier leur déception et leur amertume face au comportement, pour le moins, inattendue de la direction de l’ORTM.
N’eût été la présence d’un impressionnant dispositif de sécurité (plus de 300 policiers et gendarmes) les pires dérapages étaient à craindre, si l’on sait que les marches sont souvent récupérées par des badauds et autres bandits désœuvrés.
Moralité : les questions d’intérêt hautement national, à l’image du 26 Mars, qui a ouvert une nouvelle ère de liberté et de mieux-être pour le peuple malien, devraient être placées au-dessus des contingences politiques et rester ainsi en dehors du jeu politicien. C’est autour d’elles qu’aurait dû se tisser véritablement un consensus national. Mais, hélas !
Yaya Sidibé
23 mars 2007.
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